heard you were a wild one ☆ (r)

✣

easy for a good girl to go bad and once we gone,
gone there's belief, we've gone forever. don't be
the reason, you better learn how to treat us right
cause once a good girl goes bad, we gone forever.
branstarks+phoebetonkinator/tumblr ~ rihanna.

Depuis quelques jours, les assiettes s'étaient entassées dans l'évier du loft. En réalité cela n'était pas dû au hasard, habituellement l'appartement était impeccable, propre et rangé et il y avait toujours de quoi grignoter dans le frigo. Mais Bellis s'étant absentée pendant quelques nuits sans prévenir sa colocataire qui était restée sans nouvelle, mais cette dernière en avait plus ou moins profité, à sa façon. Lula n'était pas d'un naturel perfectionniste, au contraire s'il n'y avait personne derrière-elle la brune avait tendance à entasser des piles de fringues à ranger voir laver sans que ça ne lui pose le moindre soucis. Et aujourd'hui Lula ne comptait pas changer ses nouvelles habitudes, sachant pertinemment qu'il faudrait bien qu'elle range le bordel accumulé un jour ou l'autre car Bellis rentrerait bien. Et ce jour là, Lula espérait sincèrement ne pas être dans les parages, si vous saisissez ce que je veux dire. La journée se passa sans trop de soucis, Lula fit son sport quotidien qui consistait à faire le trajet entre sa chambre et la cuisine tout en ruminant contre sa fortune dilapidée qui lui manquait davantage que sa famille, et ce jusqu'au soir où elle daigna finalement aller se laver. Lorsqu'elle sortit de la douche un énorme problème se posa: il n'y avait plus rien au frigidaire et elle essayait tant de bien que de mal d'économiser, aka la chose la plus compliquée sur terre quand on a un jour été riche, mais le plus difficile était probablement de savoir qu'à quelques kilomètres se trouvait la maison des Hastings, remplie d'argent et de nourriture. Mais désormais inaccessible pour elle, malheureusement. Elle dévala l'escalier pour aller regarder ce qu'il y avait dans le frigo quand elle découvrit la silhouette de sa roomate disparue... de retour. Juste un peu trop tôt. "Lula, grouille ton derrière, le dîner est servi et chaud" Elle resta de marbre, comme pensant à une illusion. C'était vraiment Bellis, là ? Finalement elle s'exécuta, un petit sourire en coin rempli de sous-entendu dressé. "Bellis ? Bellis Vuitton, vous êtes sûre que c'est vous ? C'est qu'elle est partie y a longtemps.. Trois, quatre jours ?" gloussa-t-elle, levant les yeux au ciel. "Si tu me fais la morale en disant que j'ai découché plus de trois jours, je te jure, on retrouvera ton cadavre dans le mur." Malgré le ton sérieux employé par sa colocataire, Lula ne pu s'empêcher de rire, imaginant Bellis s'exécuter. Elle attrapa une des boîtes en face d'elle et l'ouvrait. Thaï, son repas préféré, il n'y avait pas meilleur comme retour en la matière. "Oh ben non, je n'oserais pas..." railla-t-elle à l'intention de la brune. Elles commencèrent à manger, silencieusement, avant qu'Hastings ne brise une nouvelle fois le silence qui s'était installé. "Et alors, t'attends que je crève ou tu comptes me raconter un jour ?" soufflait-elle l'air sérieux, bouillant d'impatience à l'idée de savoir où était passée mademoiselle Vuitton pendant quatre longs jours. "Ah et désolée pour le bordel, tu sais que je suis perdue sans toi.." qu'elle dit d'un ton innocent, comme pour que Bellis ne lui tienne pas rigueurs de ses actes.

Les jours et les semaines avaient passés, comme si rien n'était. Sa vie avait continuer et le temps n'avait pas arrêter. Pourtant, elle pouvait presque le sentir, quelque chose était différent. Une partie manquait. Tous le monde autour d'elle continuait à vivre leur vie quotidienne; sauf elle. Bellis avait passé plus de trois jours à se morfondre dans l'immense villa de Byrne parti en vacance. Ils avaient proposer à leur fille de partir avec eux, mais elle avait décliner devant travailler au Vinyl Daze Records toute la semaine. Bellis se retrouvait donc seule dans la ville, à dévaliser toutes les boîtes de mouchoir. Elle ne comprenait même plus sa relation avec Callum, ce qu'elle désirait en réalité. La première journée, elle avait été verte de jalousie pour cette fille avec qui il avait couché. Très certainement plus d'une fois vu sa réaction. Il l'avait repoussé alors qu'elle lui avait montré le désir d'avancer. Chaque fois qu'il faisait un pas en avant, c'était deux pas en arrière. La Vuitton avait finalement franchit la porte de son loft, prête à affronté les questions sans issue de sa colocataire. Lorsqu'elle arriva, la brunette n'était pourtant pas là, enfin, pas dans la cuisine. Bellis constata que la vaisselle n'avait pas été fait et c'est sans parlé de son intuitions tant qu'à la lessive et à la chambre de Lula. Après un soupir de découragement, la silhouette de sa colocataire apparu dans la cuisine tel un petit écureuil venant chercher sa noisette. Se méfiant tout en cherchant ce que s'était. Le Thaï devait être un des repas que les deux préféraient. Il n'y avait pas de chichi pour savoir ce qu'elle mangerait. En achetant ces boîtes, elle n'avait pas pensé une minute à se faire pardonner. Elle avait eu besoin de distance et l'avait tout simplement prise. Bellis prenait toujours l'initiative elle-même au lieu que quelqu'un lui propose. Elles prirent donc chacune leur boîtes et se mirent à manger. Pendant plusieurs secondes un silence régna dans la pièce, qui soulagea la brunette. Enfin, pas très longtemps car sa colocataire bavarde se remit à parler. Casser le silence devait être un de ces plus grands talents. Et alors, t'attends que je crève ou tu comptes me raconter un jour ? Bellis lâcha ses baguettes et regarda sa boîte pendant quelques instants. Elle n'avait vraiment pas envie de commencer à tout lui raconter. Lula chercherait à jouer les entremetteuse avec elle et Callum afin de les remettre ensemble. Pourtant, la brunette devait lui dire la vérité avant qu'elle ne l'apprenne par quelqu'un d'autre. Au lieu de commencer par parler de la situation elle s'attarda à son second dialogue. Ah et désolée pour le bordel, tu sais que je suis perdue sans toi.. Ces craintes étaient fondés. Heureusement que le lendemain elle ne travaillerait pas, car elle allait avoir un sacré boulot sur les épaules. Dans sa tête, elle se fit une note afin de ne plus jamais laissé Lula seule plus d'une journée, sinon tous ces efforts pour faire se loft serait réduit à néant par cette ancienne dépensière et flemmarde de nature. Je croyais que ce serait pire que ça. Quoique je n'ai pas encore vu ta chambre. Elle tira la langue avant de reprendre sa boîte, prenant un bouché de poulet. Quelques secondes après elle ferma les yeux puis releva le regard vers Lula qui attendait toujours une réponse à sa première question. J'avais besoin de prendre du recul. Je ne sais pas si tu le sais, ou pas, mais c'est terminé avec Callum. Et pour de bon je crois bien. La brunette retira une larme sur le coin de son oeil et se retourna pour mettre sa canette sur le comptoir derrière elle. Finalement, elle aurait dû prendre encore une ou deux journées de recul.

A peine eut-elle finit sa blague concernant à quel point elle était perdue sans la présence de sa chère colocataire qu'elle vit naître en elle une nostalgie qu'elle ne lui connaissait pas. Son regard semblait se vider de toute émotion, comme transporté dans un tout autre univers, un univers auquel Lula n'avait pas accès. On dit que le cœur d'une femme est un océan rempli de secrets et cette citation se confirmait lorsqu'elle posait les yeux sur sa colocataire, elle sentait son propre cœur se serrer à l'idée que Bellis n'aille pas bien, parce qu'elle avait toujours été là pour elle et qu'elle se sentait redevable envers elle, parce que c'était elle qui l'avait sortie de cette merde pas possible dans laquelle elle s'était foutue. Et en l'espace d'un quart de millième de secondes le visage de Bellis se colorait à nouveau et elle semblait de retour au loft. "Je croyais que ce serait pire que ça. Quoique je n'ai pas encore vu ta chambre. " Et cette crainte était belle et bien fondée, sachant que la chambre de Lula Hastings était à sac, elle n'était pas de ceux qui ont l'habitude de faire leur lit puisque jusqu'à il y a quelques mois, on l'avait toujours fait pour elle, ça et le ménage, entres autres. Bellis lui tira la langue et un rire s'échappa de la gorge de Lula, contente de retrouver son amie. "Tu me connais trop bien, ça devient problématique." railla-t-elle. En effet Bellis semblait toujours lire en elle comme dans un livre ouvert alors Lula ne pouvait plus prétendre avoir fait son lit, rangé sa chambre, et tout ça. Elle reprit un morceau de thaï attendant que Bellis s'explique. "J'avais besoin de prendre du recul. Je ne sais pas si tu le sais, ou pas, mais c'est terminé avec Callum. Et pour de bon je crois bien." Lula avala de travers, ne comprenant pas un traître mot de ce qu'articulait Bellis. Comment ça, c'était fini, mais pourquoi, depuis quand ? La brune releva la tête de son assiette mais pas assez rapidement pour remarquer qu'elle venait tout juste d'essuyer une larme au coin de son œil. Elle la vit de dos, jetant un objet dans la poubelle. Les mots qu'elle venait de lâcher sonnèrent comme des bombes, Lula n'imaginait pas à quel point cela pouvait être douloureux pour Bellis, mais elle pouvait le concevoir. Elle avait lu pleins d'histoires à l'eau de rose quand elle était adolescente, se disant qu'un jour elle finirait avec un pot de glace sur les genoux devant The Notebook, mais jamais elle n'était tombée amoureuse. Il y avait eu ces garçons avec qui elle avait traîné un certain temps, mais jamais rien de réel, de poignant, jamais rien qui ne vaille la peine, toutes ses histoires n'avaient été que des causes perdues, mais elle s'obstinait, pensant qu'un jour, à force de chercher le bonheur, elle finirait par le coincer quelque part. Mais peut-être la fuyait-il, après tout. Toutes fois est-il que lorsqu'elle rencontra Bellis il lui semblait que son histoire avec Callum était la représentation la plus fidèle qu'elle avait vue d'une histoire d'amour, parce qu'elle voyait tout bouillonner en Bellis lorsqu'elle évoquait son prénom, ce n'était pas anodin, c'était réel, c'était passionné, ça vivait en elle, ça la hantait. Alors elle se leva, contourna le bar et s'assit sur le tabouret à côté de celui de Bellis et lui attrapa la main, comme pour la ramener à elle. "Tu sais si tu veux en parler, ou si tu ne veux pas en parler, je suis là." lui murmura-t-elle de la voix la plus douce et mature qu'elle connaissait. Elle fit la moue, espérant qu'elle se retourne pour lui faire face, pour qu'elle voit de quelle couleur son visage s'était coloré, s'il était livide ou s'il semblait normal. "C'est pas grave si tu pleures, c'est normal. T'as pas à te cacher." qu'elle ajouta sur l'exact même ton. Elle se mordit la lèvre inférieure, bien emmerdée de ne pas savoir quoi lui dire pour lui rendre ce si joli sourire qu'elle arborait habituellement. Elle savait pas ce qu'on dit aux gens qui ont un cœur brisé, parce qu'elle a toujours fuit les relations où elle devient proche comme ça des gens, au point d'essayer de les consoler. Elle s'en allait toujours avant. Alors elle ne sait pas si elle devrait lui proposer un film et un pot de glace ou si son remède à elle se serait un chocolat chaud pendant une bonne discussion, histoire d'alléger son cœur du poids qu'il portait. Et puis Lula c'était pas le genre de fille démonstrative qui va vous faire un câlin ou vous dire qu'elle vous aime, c'est cette fille dont la fierté se noue à chaque fois qu'elle avoue à quelqu'un qu'elle tient à lui, parce qu'elle se sent plus vulnérable. Du coup elle sait pas si elle doit la prendre dans ses bras ou se contenter de lui tenir la main pour lui montrer qu'elle est là. "Je sais pas comment m'y prendre pour ces choses là.. Commença-t-elle d'un ton hésitant et peu sûr d'elle avant de poursuivre "mais on peut regarder un film, ou parler, ou aller sonner aux portes des voisins et courir juste après. On peut aussi aller au ciné et lancer du pop-corn sur les gens. N'importe quoi." Elle ravala sa salive, guettant le moindre signe, la moindre réaction en provenance de Bellis. Parce qu'elle aurait fait presque n'importe quoi pour effacer cette tristesse dans ses yeux.

Bellis ne savait pas ce qui était le plus dur. Si c'était le fait que Callum avait passé à autre chose aussi rapidement ou bien qu'il l'est repoussé pour la première fois. Même si elle voulait le blâmer pour toutes ces erreurs, sa tête lui interdisait. Sa logique prenait rapidement le dessus. Elle était la cause de cette rupture, de cette fin précipité, de se chagrin. Il avait très certainement dû exprimé cette sensation lorsqu'elle lui avait dit que ces parents biologiques désapprouvaient leur relation et qu'ils ne pouvaient plus se voir. Bellis avait préféré leur donner raison à eux, des étrangers, qu'à lui, le seul garçon pour qui elle éprouvait des sentiments. Bien évidemment, elle était bien têtu pour se l'avouer à elle-même, qu'elle aimait Callum plus que tout au monde. Il avait été là dans les moments difficile comme dans les meilleurs. Et ces parents adoptifs avait approuvé sa relation avec lui. Sa mère lui avait donné espoir qu'elle connaitrait mieux que les connard qu'elle avait eu dans le passé. Elle avait eu raison et aujourd'hui elle n'était plus là pour que Bellis puisse la remercier et voir son petit visage ravi et amusé. Son coeur était en peine, mais son orgueil était le plus touché. Elle qui s'était endurcie avec le temps, avait de la difficulté à éprouvé depuis la mort de ces parents. La brunette était tout à fait consciente de ces faits et gestes. Et sa colocataire devant elle ne l'aidait pas trop. Tu me connais trop bien, ça devient problématique. Elle s'éprit d'un rire tout en donnant une petite tape sur l'épaule de Lula. Tu t'en remettras, comme toujours. Le fait de retourner à la réalité après trois jours à s'abattre sur son sort lui faisait énormément de bien. Mais après plusieurs jours à s'acharner et pleurer, elle devait maintenant reprendre sa vie en main. Ce n'était pas une simple fin à leur relation qui allait faire arrêter le temps et le cours de sa vie. Callum et Bellis étaient complexe. Ils avaient d'abord été de simple amis, puis ensuite l'amour leur était tombé dessus. Ils avaient l'air de deux adolescents filant le parfait idylle. Puis vint ces parents biologique et la rupture. Bellis n'avait pas vu d'issu, elle qui venait de perdre sa famille et qui était à fleur de peau voyait enfin de l'espoir, du renouveau. Leur relation s'était donc terminé sur ce pépin. Depuis, ils s'étaient revus et elle n'avait pas pu se contenir longtemps. Son coeur et ces muscles le réclamait, le voulait. Chaque fois qu'elle humait son odeur, sa tête tournait. Quand leur peau se collait, elle devenait folle. Il était cet interdit qu'elle avait elle-même banni. Ce qui s'était passé au Vinyl Daze Records resterait à jamais caché de quiconque. De Raina, de Lula, de ces parents biologiques et adoptifs. Elle ne pouvait pas raconté cette histoire qui lui briserait une nouvelle fois le coeur. Ils comprendraient tous qu'elle est la source de sa douleur. Tu sais si tu veux en parler, ou si tu ne veux pas en parler, je suis là. Bellis roula les yeux avant de jeter quelque chose dans la poubelle. Elle sortir un coca du réfrigérateur et se retourna pour le le tendir à sa colocataire. C'est pas grave si tu pleures, c'est normal. T'as pas à te cacher. Aussitôt qu'elle eut fini de parler, Bellis pensa à la chambre de la brune. Ce devait être le chaos. L'apocalypse avait touché la chambre de la Hastings. Elle se retenu de rire en disant sa prochaine phrase. J'ai bien peur que je vais effectivement pleuré en voyant l'état de ta chambre. En réalité, Bellis détournait le sujet car elle détestait qu'on s'acharne sur son sort. Elle ne voulait pas en parler et ne voyait pas le besoin. Depuis la mort de ces parents elle avait apprit à se morfondre seule, à garder ces problèmes pour elle. Callum était son problème et malgré que leur amis les adoraient ensemble, ils avaient choisis de mettre fin à tout. Enfin, il l'avait fait. Bellis se perdit dans ces pensés en fronçant quelque peu les sourcils. S'imaginant ou devait être Callum en ce moment, se qu'il devait faire et pensé. S'il était aussi en train de se questionner sur elle ou s'il profitait de cette fille avec qui il avait visiblement une relation bien plus intéressante que celle avec elle. Lula la réveilla de ces pensés en parlant. Pour une fois, son côté briseuse de silence ne la dérangea pas du tout. Je sais pas comment m'y prendre pour ces choses là.. Un sentiment de compassion envahit la brunette. Voir son amie dans cet état à cause d'elle était déjà assez dur comme ça. Bellis la regarda surprise puis s'adoucit en la regardant, presque peiné pour elle. mais on peut regarder un film, ou parler, ou aller sonner aux portes des voisins et courir juste après. On peut aussi aller au ciné et lancer du pop-corn sur les gens. N'importe quoi. Elle se mit à rire et lui lança la serviette à vaisselle. C'est à toi que je devrait lancé du popcorn. Son morale lui revint alors grâce à cette stupide blague. Pourtant, elle pensa pendant quelque secondes que lancer du popcorn à son amie pouvait être une activité très intéressante. Lula, ma petite Lula. commença t'elle en souriant. C'était déjà fini entre nous, tu te souviens? Il a juste... Coupé les ponts pour de bon. Sûrement parce qu'on a jamais couché ensemble. Après avoir dit cette phrase elle roula les yeux. C'était vraiment stupide comme raisonnement. Écoute, il a déjà passé à autre chose. Et oui par là je parle qu'il couche avec une fille. Mais.. Elle reprit son souffle et fit un doux sourire à Lula avant de posé un doigt sur son petit nez et le retiré rapidement. Il est temps de passé à autre chose, même si je croyais qu'il était l'homme de ma vie. C'était la première fois qu'elle le disait et l'avouait. Elle se rappelait encore ce que sa mère lui avait. "C'est en vous quittant, en laissant le temps coulé que vous allez vous rendre compte que vous êtes fait l'un pour l'autre." Ces paroles n'avaient jamais été aussi vrai.

Elle fuyait sans cesse le sujet sensible que représentait Callum à ses yeux, préférant parler de l'état de la chambre de Lula plutôt de ce qui la tracassait réellement. Lula savait que Bellis était une fille forte, parce qu'elle s'était relevée après tous les coups que la vie lui avait fait encaisser et que celui-là ne l'achèverait pas non plus parce qu'elle avait connu bien pire. En ça, Lula l'admirait beaucoup, elle avait cette force de garder ce sourire peint sur ses lèvres même quand elle était au plus mal. Elle savait qu'elle avait la capacité de surmonter cette peine de cœur même si à l'heure présente elle devait probablement penser que jamais ce ne serait le cas, mais cela ne voulait pas dire qu'elle avait a être forte toute seule. Lula désirait profondément l'aider à aller mieux, mais il faut croire que parfois on ne peut pas aider quelqu'un qui n'en a pas l'envie, c'est comme parler face à un mur, les mots sortent, mais restent sans réponse. "J'ai bien peur que je vais effectivement pleuré en voyant l'état de ta chambre." Une fois de plus Bellis contournait la véritable discussion, c'est tellement plus simple d'éviter les soucis plutôt que de les regarder en face et de tout expliquer. Alors Lula prit la parole, brisant doucement le silence qui s'était installé, lui proposant des idioties dans le but de lui remonter le moral, et contre toute attente, Bellis réagit, lançant la serviette utilisée pour la vaisselle à Lula qui laissa échapper un petit cri de dégoût. "C'était déjà fini entre nous, tu te souviens? Il a juste... Coupé les ponts pour de bon. Sûrement parce qu'on a jamais couché ensemble." Bellis lui parlait comme si elle était une gamine, et Lula avait horreur qu'on la traite de cette façon, mais tout semblait passer plus doucement avec sa colocataire qui la maternait depuis son arrivée au loft, avec elle, ce ton passait. Elle roula des yeux après son commentaire tandis que Lula saisissait le coca que Bellis avait posé sur le bar. Elle s'en servit un verre avant de le porter à ses lèvres, elle poussa un soupir de réflexion, tentant en vain de chercher un argument pouvant contrer celui que venait de lui pondre la brune. A ses yeux ça n'était pas parce qu'ils n'avaient jamais couché ensemble que ça ne faisait pas moins mal, mais Bellis semblait trop fière pour le reconnaître, ou peut-être croyait-elle vraiment aux paroles qu'elle venait de proférer. "Écoute, il a déjà passé à autre chose. Et oui par là je parle qu'il couche avec une fille. Mais.." commença-t-elle avant de reprendre son souffle. "Il est temps de passé à autre chose, même si je croyais qu'il était l'homme de ma vie." Elle fronça les sourcils, pensant aux paroles de Bellis avant d'y réagir après un court temps de réflexion. "Tu sais c'est pas parce qu'on couche avec quelqu'un qu'on l'aime." commençait-elle le regard perdu dans le vague. Et pour cause, Lula savait de quoi elle parlait, elle avait enchaîné les histoires d'un soir qui devenaient parfois des histoires de tous les soirs sans pour autant jamais ressentir de sentiments amoureux pour ses partenaires. Ils n'étaient que des distractions, la touche de piment à sa vie dont elle oubliait le nom aussi vite qu'elle les avait rencontré. "Peut-être qu'il couche avec elle juste parce que c'est plus facile. Parce qu'il se pose pas de question, qu'il y va tout court." acheva-t-elle en un soupir. Elle releva les yeux vers Bellis et lui fit un sourire compatissant sincère avant de reprendre une bouchée de thaï. Elle toussa légèrement, manquant presque d'avaler de travers. Elle posa une main contre son torse et tapa pour débloquer ce qui était resté en travers de sa gorge. "Ah et ne crois pas que parce que je n'ai pas relevé ton lancer de torchon que je ne vais pas me venger." railla-t-elle avant de se saisir d'un morceau de pain et de le lancer à Bellis, retenant un rire moqueur. Si le lancer d'objets/nourriture était ce qui rendait à sa chère colocataire son sourire, lui permettant de s'aérer l'esprit, elle le ferait, même si cette bouffe thaï était succulente et ne méritait pas de finir tel de la peinture sur les murs. Et même si dès le lendemain matin Bellis l'engueulerait pour cette fabuleuse idée de bataille de nourriture. Elle était comme ça, Lula, éternelle gamine. Et là, c'était carrément lui tendre une perche. "On marque combien de points quand on vise la tête ?" demanda innocemment Lula entre deux rires étouffés, elle se demandait si la plaisanterie allait prendre ou si le côté maternel et plus adulte de Bellis prendrait le dessus et demanderait à Lula de ranger le bordel qu'elle fait.

Elle avait fait tellement de cauchemar sur Callum et son amante, qu'elle n'arrivait même plus à déterminé ce qui était vrai et faux. Elle avait constamment cette boule de travers dans la gorge en pensant qu'il pouvait être avec elle en ce même moment à satisfaire ces besoins sexuels. L'envie de gerber lui monta à la gorge rapidement. Depuis plusieurs jours elle s'était isolé, la pire connerie de sa vie. Elle voulait évité que les gens lui parlent, lui demande comment elle allait. Bellis n'était pas capable de mentir et aussitôt que le petit minois de sa colocataire Lula Hastings lui demanderait cette question atroce, ce serait dur de ne pas craquer. Après quelques jours, elle rentra finalement à son loft pour constaté qu'il y avait énormément de boulot à faire. Lula avait tournée cet incroyable habitacle en une tornade vivante. Bellis avait presque honte pour Lula de gâcher toute la belle décoration de son appartement. Comme toujours avec la brunette au teint parfaitement bronzé, leur discussion se termina en un concours. Cette fois-ci, il s'agit de lancer du pop-corn sur les gens du cinéma, puis de la remarque de Bellis sur le fait d'en lancé seulement à la brunette. Dans sa tête, elle s'éclatait comme une gamine à lancé des morceaux remplit de beurre dans les cheveux de filles de la haute classe, comme cette pouffiasse qui avait brisé son union avec Callum. Rectification. Elle n'avait eu besoin de personne pour ça, Bellis l'avait fait toute seule comme une idiote. Tu sais c'est pas parce qu'on couche avec quelqu'un qu'on l'aime. Pendant un instant elle crut que sa colocataire pouvait lire dans ces pensés et recula de quelques pas mentalement. Elle pensa à un chiffre, mais comme elle put le prédire, Lula ne l'entendit pas. Aussitôt elle repensa à la phrase que venait de sagement lui dire sa colocataire. Il ne m'a jamais dit je t'aime, il en est incapable. Et moi comme une pauvre cloche je lui balance ça comme une insulte en pleine figure. Ces quelques mots qui la faisaient rêver que jamais avant Callum n'avait prononcé. De son côté, la dernière personne à laquelle elle l'avait dit était sa mère. Puis ensuite à celui qu'elle aimait, soit Callum. Peut-être qu'il couche avec elle juste parce que c'est plus facile. Parce qu'il se pose pas de question, qu'il y va tout court. C'était intelligent mais certainement faux. Il couchait avec elle pour le plaisir de la chair. Sinon, il ne serait pas retourner vers elle. Ou n'y serait pas aller tout simplement. Je ne sais pas Lula, et ce n'est pas lui qui me le dira. Elle soupira abandonnant toute tentative désespéré de comprendre la tête de Callum Shepperd. Bellis revenu à la réalité en voyant et entendant Lula s’étouffer. Elle se fit du soucis pendant quelque secondes avant de finalement soupiré de nouveau. Elle avait déjà perdu assez de gens comme ça, pas besoin d'y ajouter sa colocataire. Ah et ne crois pas que parce que je n'ai pas relevé ton lancer de torchon que je ne vais pas me venger. Un petit sourire mesquin se créa sur le visage de Bellis. Elle savait très bien que la vengeance était douce. Déjà, elle se fit assaillir d'un morceau de pain. Morceau qui en principe aurait dû finir dans sa bouche et pas au sol mangé par la poussière. Fait, fait. Je suis plus rusé que toi. Elles commençaient une guerre de colocataire qu'aucune des deux ne sauraient géré, l'appartement serait sans dessus dessous mais si c'était ce qu'il fallait à Bellis pour retrouver sa joie de vivre, elle était prête à tout, même à nettoyer pendant une semaine entière. On marque combien de points quand on vise la tête ? Bellis se mit à rire comme une gamine. Sa colocataire savait comment lui remonter le moral. Ô Lula! Lula! pourquoi es-tu Lula? Renie ton père et abdique ton nom; ou, si tu ne le veux pas, jure de m'aimer, et je ne serai plus une Vuitton. Décidément, les deux avaient un sérieux problème avec leur santé mentale.

La bataille éclatait tout juste dans l'appartement qui mêlait la colocation Vuitton/Hastings, commençant par des réceptions de morceaux de pain ici et là ainsi que la prise d'un torchon en pleine tête. Et même si le lendemain promettait une bonne journée dédiée au ménage ainsi qu'au rangement des pièces, aucune des deux filles ne semblait s'en soucier, s'offrant totalement à la bagarre qui faisait rage dans la salle à manger. C'était ce genre de moments qui avaient le pouvoir de transporter Lula Hastings des années en arrière quand elle jouait à ces jeux-là avec ses frères aînés ainsi qu'avec sa petite sœur. Et ils avaient encore le pouvoir, malgré les années passées, de lui briser à nouveau le cœur, et cela de façon aussi vive que lorsqu'elle réalisa que jamais elle n'avait eu la chance de revivre de tels moments. A ses yeux, Bellis était un véritable cadeau, un don du ciel. Elle était toujours là pour elle, et ce inversement, mais était dotée d'une nature beaucoup plus douce et maternelle que Lula qui elle était davantage froide et indifférente. Les deux avaient finalement trouvé un équilibre entre leurs deux tempéraments bien trempés tous les deux. Bellis était une femme forte que Lula avait horreur de voir aussi triste qu'elle l'était quelques secondes auparavant parce qu'elle pensait sincèrement qu'après tout ce qu'elle avait bien pu vivre, elle méritait au moins quelques années de répit, de tranquillité. "Fait, fait. Je suis plus rusé que toi." clama sa colocataire après s'être reçue un morceau de pain en pleine tête. Lula leva les yeux au ciel, un sourire en coin dessiné sur ses lèvres avant d'ajouter sur un ton rempli de malices et de défi: "Je demande à voir, Mlle. Vuitton !" scandait-elle tout en se saisissant d'un morceau de bolognaise prit dans le frigo qu'elle envoya vers Bellis mais qui atteignait lamentablement le mur, laissant une jolie trace de sauce sur le blanc de la peinture et déviant également sur la fenêtre. Elle lâcha un petit oups accompagné de ce sourire que les gosses vous font quand ils viennent de faire une connerie et qu'ils savent qu'ils vont se faire engueuler. "Ô Lula! Lula! pourquoi es-tu Lula? Renie ton père et abdique ton nom; ou, si tu ne le veux pas, jure de m'aimer, et je ne serai plus une Vuitton." Et la dénommée Lula arrêta tout ce qu'elle faisait pour fixer Bellis, un sourcil arqué, se demandant bien quelle mouche l'avait piqué. Et puis en moins de temps qu'il ne fallut pour le dire, elle partait dans un fou rire. Vous savez ces fous rires dont vous vous rappelez dix ans plus tard ? C'est même fous rire qui vous font encore mal au ventre rien qu'à l'idée d'y repenser ? Eh bien la version revisitée de Roméo et Juliet que l'on aurait ici pu rebaptiser Bellis et Lula de sa colocataire était exactement ce type de fous-rires là. Ceux partis d'absolument rien, d'un malentendu ou d'une blague nulle, ou parfois même d'une bataille de nourriture. Aussitôt elle lui répondit, d'un ton tout aussi Shakespearien, "Mais quelle est cette lumière qui brille à la fenêtre... ? Ah non autant pour moi c'est de la sauce tomate.." lança-t-elle les yeux rivés, elle avait toujours rêvé d'avoir un jour l'occasion de citer Roméo et Juliet. Bon, la citation n'est pas exacte, puisque jamais Shakespeare n'a parlé de sauce tomate dans sa célèbre pièce, mais soit. "Je crois qu'on a une grosse défaillance mentale, Bellis." Pour ponctuer ses paroles elle envoya de la sauce thaï sur le t-shirt et les cheveux de sa colocataire, laissant de jolies traces sur ses vêtements. Elle partie dans un nouveau fou rire, à ne plus pouvoir s'en retenir. Après s'être calmée, elle parvint à articuler, la main posée sur son ventre. "Tu sais, l'autre jour on parlait de pulls ? Eh bien va voir dans le salon, un pull rien que pour toi pour que tu daignes me laisser le vert t'y attends." lança-t-elle en retenant un rire. Elle attendait avec hâte que sa chère colocataire découvre le "magnifique" pull tapis sous le paquet cadeau bleu. En effet, elle avait trouvé ce pull dans un magasin pour enfants mais l'avait trouvé tellement drôle puisqu'il miaulait lorsqu'on appuyait sur son museau qu'elle s'était sentie obligée de l'acheter pour faire une blague à Bellis.

Dès l'instant où Bellis avait prit Lula comme colocataire, elle savait que quelque chose lochait. Elle n'avait cependant pas encore compris que c'était son bon jugement qui était parti en vacance. Si elle s'était douté d'un brin de folie, ce n'est pas tout à fait ça. Ensemble, elles étaient comme Batman et Robin, comme Roméo et Juliette version remixé, en gros elle était un sacré duo. La bataille de nourriture allait causé des dommages à l'appartement, mais puisque Lula avait déjà très bien commencé, Bellis ne daigna pas jouer les rabats-joie. Elles allaient avoir du temps le lendemain pour tout nettoyer. Elle espérait simplement qu'en bonne colocataire, Lula allait lui prêté main forte. Je demande à voir, Mlle. Vuitton ! répondit la brune lorsque Bellis parla de son côté rusé. Côté qu'elle n'avait encore jamais eu l'occasion d'exploiter. Et bien.. Elle sortit du réfrigérateur des raisins et se mit à bombarder Lula sans s'arrêter, elle s'en mit un dans la bouche puis recommença l'attaque. Elle se mit à rire en la regardant, comme une gamine qui découvrait comment jouer avec de la nourriture pour la première fois, ou lors des tempête de neige. Lula n'était pas seulement la colocataire attitré de Bellis, elle était aussi une partie de sa vie, sa nouvelle famille. Chaque jours elles se côtoyaient, elles mangeaient ensembles, se conseillaient, parlaient de toute sorte de choses et par dessus tout essayaient de rendre la joie à l'autre lorsqu'une était malheureusement, comme en ce moment avec la nourriture. Normalement, Bellis se serait dirigé vers Callum, mais il était le problème et la source de sa semi-déprime. Puis il y avait Raina, mais c'était plutôt Bellis qui lui rendait le sourire. En réalité, la brunette qu'elle était, ravivait souvent ces amis, tel un rayon de soleil. Il n'y avait pas un jour qui passait sans qu'elle soit tout sourire. C'était dur de se sentir déçu et le coeur déchiré, mais elle s'en sortirait plus forte. Puis vint le tour de la réplique de Roméo et Juliette. Bellis n'avait aucune idée du pourquoi et du comment elle avait décidé de dire ces phrases, c'était sortit tout simplement de sa bouche. Sûrement la fatigue des derniers jours. Sa colocataire se mit à pouffer, son rire contagieux, provoqua un fou rire chez Bellis. Toutes les deux riaient au éclats à en avoir des crampes au ventres et à avoir mal lorsqu'elles respiraient. Finalement, Lula l'acheva avec sa réplique afin de répondre à Bellis. Mais quelle est cette lumière qui brille à la fenêtre... ? Ah non autant pour moi c'est de la sauce tomate.. Elle était presque sûre et même certaine que Lula allait dire une connerie de ce genre. C'était trop beau pour ne pas être gâché. Lentement, Bellis tenta de reprendre son souffle. Elle ne put que lever le regard vers Lula lorsqu'elle ouvrit de nouveau la bouche. Je crois qu'on a une grosse défaillance mentale, Bellis. Ça, s'était même plus que sûre, même elle pouvait l'avouer. Elles étaient les pires colocataires du monde ensemble. Peut-être que les producteurs de télévision devrait les engagés pour faire une série avec elle. Ça ferait très carton et ce serait meilleur que ces stupide série soap. Tu viens seulement de t'en apercevoir? Se moqua-t'elle en appuyant sur le mot seulement. Puis arriva l'invasion de la sauce taille. Bellis prit une nouille et la lança directement sur Lula. La nouille en question atterrit sur sa joue, provoquant un cri de joie chez Bellis qui avait atteint son objectif. Je sais pas c'est combien de point, mais bon dieu que ça fait du bien. Elle grimaça en regardant sa colocataire. Lorsque Lula lui parla alors de pull. Bellis en profita pour retiré la nouille de son visage. Tu sais, l'autre jour on parlait de pulls ? Eh bien va voir dans le salon, un pull rien que pour toi pour que tu daignes me laisser le vert t'y attends Elle roula les yeux. Comme s'il y avait la moindre probabilité qu'elle lui cède son pull vert. En voyant ce qu'il était, elle se mit à rire. Dans l'emballage se trouvait un ridicule pull rose avec un chat. Elle appuya sur le museau comme l'indiquait les instructions, ce qui la fit rire davantage. Voilà. Tu veux que je te remplace pour monsieur le pull-chat? Elle fit mine d'être triste mais se moquait tellement, qu'elle ne put la garder longtemps. Tout ça était ridicule, mais au moins, elle ne sombrait pas lentement dans la folie de la déprime amoureuse.