- you only need the light when it’s burning low.

Le souffle quelque peu court, la porte de l’entrée de ton logement s’ouvre d’un coup de pied malhabile. Les bras chargés de paquets de courses, ton cellulaire est coincé entre ton épaule et ta joue gauche alors que tu t’aventures un peu plus loin dans la cuisine pour y déposer tes emplettes. « Oui, je m’en doute mais je crois que le moment est plutôt choisi maman. ». Soupires-tu doucement tout en reprenant ton portable en main alors que ton meilleur ami ferme la porte derrière lui, les bras également chargés. Tu lui adresses un petit signe de remerciement avant de revenir au filon de la conversation que tu tentes de mener avec a figure maternelle. Cette dernière était une femme indépendante et pleine de vie, qui loin d’avoir des idées ailleurs comptaient bien les mettre en avant même si cela pouvait paraitre hors saison et impossible pour le moment. Si tu tenais de ta mère ta grande indépendance de l’influence masculine, en revanche ta rationalité et ta prudence tu la tenais de ton paternel aucun doute là-dessus. « Ecoute, je suis un peu prise là mais on peut en discuter demain après le boulot si tu veux … ». Poursuis-tu tout en rangeant une boite de céréales dans le placard du haut. « … Mais oui, ça ira. Mattie ? Ah non elle est avec John, mais la connaissant je suis certaine que ton idée n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. ». Ton sourire se fait entendre à l’autre bout du téléphone alors que ta mère y mêle le sien. La naissance de Mattie avait comme donné un second esprit mutin et enfantin à l’ensemble de la famille et par un miracle surprenant avait quelque peu adoucit l’entente entre tes propres parents. Quelques salutations et propos plus tard, tu posais ton téléphone portable sur le comptoir de la cuisine, tout en continuant à ranger les paquets à leurs places respectives. Le rire amusé de ton camarade de toujours retentit ce qui t’arrache une légère grimace réprobatrice sur le coin des lèvres. « Quoi ? ». Lui dis-tu en haussant les épaules tout en cherchant à comprendre ce qui l’amuse tant afin de comprendre ce qui peut bien t’échapper. Dans votre relation tout était une question de réciprocité : Ethan se contentait de lire en toi comme dans un livre ouvert, en revanche de ton coté tu passais souvent à coté surtout lorsqu’il s’agissait de lire entre ses lignes. « Rien, ta mère ne changera pas. ». Tu lèves les yeux au ciel avant de soupirer et fermer la porte du placard d’une intonation légèrement moqueuse. Ethan et toi aviez passés la plupart du temps à partager les mêmes moments, les tablées lors des repas, d’où votre amitié aussi vieille que possible. Il se montrait toujours un brin trop protecteur envers toi, un peu comme les frères et sœurs de sang que vous ne seriez jamais hormis dans le cœur. « Qu’est-ce que tu veux, les vieilles habitudes ont la vie dure. Mais dis-moi franchement, si tu as tant tenue à venir ce matin c’est uniquement parce que quelque chose te gêne ? ». Ta voix était prudente, calme et bien mesurée. Tu connaissais assez ton meilleur ami pour savoir qu’une raison bien précise l’amener à se comporter de cette manière. Il avait toujours été pondéré dans ses actes de tous les jours et d’autant plus prévenant lorsque quelque chose le tracassait.  Tu déposes deux tasses sur le comptoir pour y servir du café chaud tout en le considérant avec pragmatisme. Il passe une main sur sa barbe naissante, ce qui ne présage naturellement jamais une nouvelle digne d’un ticket de loto gagnant. « Amar est de nouveau dans les alentours des Hamptons. ». Te déclare-t-il doucement tout en portant une gorgée de caféine à ses lèvres. Son assertion est aussi limpide que de l’eau de roche et t’apparait clairement dans ton esprit, bien qu’une partie de toi appréhende un peu cette nouvelle dite de dernière minute. Amar était le père de Mattie, et votre passé aussi lointain et compliqué peut-il être reste a toujours été en surface. Prendre les choses avec beaucoup de recule était la seule manière de faire face à situation. Il était partie sans donner de nouvelle. Dans un premier temps tu en avais déduit que la peur et le rôle de père à l’époque l’avait fuir. D’un côté tu ne le jugeais pas, non pas que tu ne pouvais pas mais tu ne le voulais pas. Secouant la tête pour chasser ses pensées de ta conscience, tu passes en main dans ta chevelure quelque peu ondulée avant de reprendre. « Il aurait été de retour un jour où l’autre de toute manière, il a de la famille ici figure toi. ». Quelque peu sceptique, Ethan te couve d’un regard empreint de réserve et de silence. Il n’est pas dupe de ta réponse et connait très bien ta façon de fonctionner, de gérer les choses à ta manière. « Ecoute, il est de retour car il est au courant pour Mattie. ». Impossible ! Fut la première réponse qui te vint en tête, mais tu savais que tout était une question de temps. Et le temps était exactement le terme exact pour décrire la suite des évènements.