white lies ✣ (r)

✣

all i ever wanted was the world i can't help that i need it all,
the primadonna life, the rise and fall. you say that i'm kinda
difficult but it's always someone else's fault got you wrapped
around my finger, babe, you can count on me to misbehave.
unknow+starkeddard/tumblr ~ marina and the diamonds.

Allongée sur son lit, elle fixe ce plafond qu'elle ne connait que trop bien espérant un jour qu'il change, comme par enchantement. Dans ses rêves elle s'endort à Malibu pour se réveiller à Paris, son histoire change quotidiennement et elle rencontre de nouvelles têtes tous les jours, dans ses rêves les plus fous elle ne revient jamais sur ses pas, elle est libre, volant au gré du vent, insaisissable, indomptable. La banalité du quotidien et la routine viendront un jour à bout de Faye Winters, elle s'ennuie de ce qui se répète et ne semble vivre que pour des aventures que l'on peu plus souvent associer de manière vulgaire aux emmerdes. Elle les attire comme un aimant, partout où elle passe elle arrive à faire quelque chose de travers et à tout foutre en l'air, comme si chacun de ses actes était une grosse blague, comme si l'univers l'avait destiné à se planter. La main sur son ventre elle se concentre sur sa respiration et se vide l'esprit. Elle s'ennuie. Et s'il y a bien une chose dont Faye a horreur, c'est l'ennuie, elle décide donc de le vaincre et se lève de son lit, attrape un slim, un top et des talons et file enfiler tout cela avant de descendre les escaliers de sa chambre jusqu'au rez-de-chaussé. La rousse lance un regard vers l'horloge qui indique vingt-et-une heure, elle décide alors d'envoyer un sms à quelques amies en leur donnant rendez-vous au Nightlife dans une heure grand maximum. Et là-bas, Faye fera ce qu'elle fait chaque fois qu'elle sort, elle emmènera sa carte d'identité qui indique qu'elle est âgée de vingt-trois ans, ira voir la gente masculine et leur mentira sur son âge, son nom, parfois elle tentera un accent british parce que ça marche toujours, parce que les hommes sont faibles et naïfs et parce qu'on sait tous qu'ils ne réfléchissent pas avec leur cerveau, alors à chaque fois, ça marche. Et puis le lendemain elle rassemble ses affaires et s'en va sur la pointe des pieds sans ne jamais laisser de trace, c'est ça son jeu à elle, jouer avec le feu, le toucher du bout des doigts sans jamais se brûler. Et puis depuis déjà deux ou trois ans Faye a remarqué qu'il n'y a jamais qu'eu que les hommes plus âgés qu'elle qui l'ont séduite, les autres, elle les assimilait à la catégorie des gosses, des bébés, des immatures, des ennuyants, de ceux qui font partie de son quotidien. Ceux qu'elle évite avec soin. Elle se rend dans la salle à manger où elle trouve son père en train de noter sur un vieux bloc note des numéros, le prévient qu'elle va réviser pour le concours d'entrée en école préparatoire de médecine chez une amie et retourne sur ses pas, se dirigeant vers la porte d'entrée. Elle presse la poignée et entre-ouvre la porte, criant une dernière fois qu'elle va réviser pour ses études chez la voisine et retourne la tête vers la sortie. Et là, elle tombe nez-à-nez avec les ennuis. Elle se souvient de son prénom, des traits de son visage mais n'a pas connaissance de son nom de famille. Elle sait juste que peu importe ce dernier puisque la vision de l'arrivée de cet homme âgé d'une trentaine d'années ne signifie qu'une chose: Faye Winters est, une fois de plus, en plein dans la merde. Elle retient un sursaut, et essaye de ressaisir son calme, elle baisse les yeux et se rassure mentalement en se disant qu'habillée et maquillée comme elle est il ne devrait pas y avoir de soucis. A moins qu'il sache la vérité. Après un bref silence elle parvient à articuler: "Qu'est-ce-que tu fiches ici ?" et s'empresse de fermer la porte d'entrée derrière-elle.

Myran déambulait dans les rues, cherchant, pressée, la maison des Winters, la rage ancrée dans ses tripes comme jamais auparavant. Sauf peut-être devant les tabloïds mettant son paternel plus bas que terre. Mais la situation suivait de peu cette dernière. Il avait conversé avec une de ses gosses de riches pourries gâtées aussi irritante qu'idiote qui l'avait interpellée en plein milieu de East Hampton, avide de savoir pour quelles raisons lui, en pleine trentaine, avait été vu durant la soirée avec son amie 'Faye Winters'. D'abords déconcerté, il avait cru que la jeune fille avait été une élève des classes inférieurs ou encore une gamine que la rouquine aurait pu garder. Il n'en était rien, la gamine qui se dressait devant lui avait affirmer avec excitation qu'elle était dans la même classe que Faye. Pire encore, elle n'atteignait pas la vingtaine. Lorsque la curiosité la piqua et qu'elle demanda une nouvelle fois ce qu'ils avaient bien pu faire, Myran se contenta de demander l'adresse de la rouquine, prétextant devoir justement lui rendre un papier qu'il avait oublié de lui donner. Des foutaises que l'imbécile avait gobé avec une facilité déconcertante et, trop naïve, elle lui avait inscrit l'adresse – ainsi que son numéro de téléphone personnelle mais l'information révulsa tant le jeune homme qu'il jeta le papier à la poubelle dès qu'il perdit la gamine de vue. - Myran voyait d'ici les rumeurs allant bon train sur le trentenaire raccompagnant chez elle une gamine. Ses poings s'étaient imperceptiblement serrés avant de congédier l'enfant d'un sourire amical pour lui tourner les talons et fendre la foule de cette élite qui devait déjà s'en donner à cœur joie. Il arriva du côté de Southampton, se demandant encore comment, dans la population restreinte des richards des Hamptons, il avait pu passer à côté d'une telle évidence. C'est partagée entre son irritation personnelle et celle qu'il portait à Faye qu'il sonna à la porte de ce qu'il espérait être sa maison, priant pour que la gamine qui l'avait royalement balancé ait plus d’honnêteté sur la rouquine en avait eu en dévoilant son âge. Vingt-trois ans, mais quel con il faisait. Comment avait-il pu se laisser berner d'ailleurs ? Par une gamine. La réponse semblait évidente, elle était belle. Faye avait quelque chose de magnifique en elle et ne faire que songer à l'avouer dégoûtait Myran. Il trouvait une gamine magnifique. Il avait aimé passé une nuit avec une gamine. Devait-il tout de suite se considérer comme un pédophile potentiel ? Ou pouvait-il encore plaider la folie passagère ? Un deuxième Dawkerty devant les tribunaux, merveilleux ! « Qu'est-ce que tu fiches ici? » La voix de Faye sort Myran de sa torpeur. Il la suit du regard tandis qu'elle ferme la porte d'entrée tout en méditant sur sa question. Devait-il tenter immédiatement de détacher sa tête de son corps ou serait-ce plus intelligent de procéder d'une autre manière ? « Je venais te voir par simple plaisir, la nuit que j'ai passé avec toi comptait parmi les meilleures de ma vie et je me suis dis que ça serait dommage de perdre contact avec une femme aussi mature que toi. » Il esquisse un sourire charmeur, se parant d'une hypocrisie singulière. Bon sang qu'il voudrait pouvoir revenir en arrière, ou non, plutôt avancé de quelques années, histoire que Faye n'ait pas l'air d'un bébé à côté de lui et que leur coucherie de l'autre soir paraîsse moins dégueulasse, parce qu'il serait mentir d'avouer qu'il n'avait pas apprécier le moment. Même s'il portait aujourd'hui des airs de cauchemars. Myran fit un pas en direction de la rouquine, se penchant près de sa tête, presque trop près. « enfin, aussi immature que toi serait un meilleur terme. » Sa voix crachait une irritation palpable tandis que son regard se perdait dans la clarté de celui de Faye.

Elle attend, le cœur qui bat à cent à l'heure et qui palpite comme s'il était à un marathon dans sa poitrine, elle craint plus que tout la réponse que lui sortira Myran, pressentant d'avance les ennuis qui arrivent à (très) grand pas. Elle se mord la lèvre avec intensité. Erreur numéro 01, elle n'arrive pas à masquer cette peur panique qui commence doucement à envahir son corps, aussi bouillante que de la lave en fusion. Et lorsqu'il ouvre la bouche pour se prononcer, la jeune fille à la chevelure de feu sent ses jambes trembler, elle manque de défailler, car pour la première fois depuis bien longtemps, Faye Winters n'a pas de plan b. "Je venais te voir par simple plaisir, la nuit que j'ai passé avec toi comptait parmi les meilleures de ma vie et je me suis dis que ça serait dommage de perdre contact avec une femme aussi mature que toi." Et soudain, les battements de son cœur deviennent plus régulier, elle souffle, comme soulagée. Et pourtant elle a dû mal à croire les paroles qui sortent des lèvres de Myran, ça semble too much, mais elle ne dit rien, reste muette, ne désirant pas risquer d'empirer les choses car, telles qu'elles sont actuellement, car elle a le don d'emporter avec elle malheur et malchance et de les semer partout sur son passage. Lorsqu'il s'approche d'elle, Faye tente automatiquement de reculer d'un pas mais heurte la porte d'entrée, laissant s'échapper d'entre ses fines lèvres un petit cri de surprise qu'elle ne parvient pas à étouffer. "Enfin, aussi immature que toi serait un meilleur terme." Elle sentait dans sa voix la rage bouillonner, croître, que s'il en avait eu le pouvoir il l'aurait saisit de sa main et l'aurait écrasé en une simple pression qui l'aurait faite retourner poussière. Elle osait à peine le regarder dans les yeux, impressionnée par les dix centimètres qui les séparaient. Dix centimètres qui lui accordaient obligatoirement l'avantage dans un combat à mains nues, songea bêtement Faye avant de tenter de se focaliser davantage sur la situation actuelle. Elle souffla un grand coup, comme pour chasser cette peur. Pour se convaincre qu'il ne l'impressionne pas, c'est lui qui s'est fait avoir, pas elle. Il s'est fait roulé par une gamine. Pas l'inverse. Lorsqu'elle ouvre à nouveau les yeux, le regard de gamine qu'elle avait adopté quelques minutes plus tôt est remplacé par un regard de glace, et ce regard tranche Myran en petits morceaux. Elle baisse les yeux, étouffant un rire léger. "Comprend ma surprise, je n'ai pas l'habitude qu'on me, hm.. retrouve." commence-t-elle doucement avant de relever la tête et de planter ses yeux azur dans ceux du garçon comme des poignards qui ne vivent que dans le désir de le transpercer. Elle monte sur la pointe des pieds et lui chuchote à l'oreille d'une voix suave, tentant de paraître plus âgée. "Et puis d'après ce que j'ai compris l'autre nuit, je n'avais pas l'air si.. immature?" souffle-t-elle avant de reposer ses pieds au sol. Elle perd la tête, provoquer un homme de plus de dix ans son aîné sans même y réfléchir l'espace de quelques secondes? Et la palme de la stupidité est décernée à Faye Winters, félicitations. Elle se dégage de l'emprise de Myran, continuant lentement son chemin vers la sortie de chez elle avant de retourner sur ses pas. Elle fait à nouveau face au brun, et ajoute d'une voix douce, "Mais, dix-neuf ou vingt-trois ans, qu'elle est la différence ? Je suis majeure. Enfin on ne tolère juste pas la consommation d'alcool, tu savais pas ?" informe-t-elle.

Malgré l'énervement, Myran devait au moins avouer que Faye avait su être assez maligne et convaincante dans son rôle de jeune femme de vingt-trois ans. Elle portait bien en elle l'allure de ses jeunes femmes qui veulent conquérir le monde avec leur démarche assuré et leurs sourires séducteurs. Même en la regardant maintenant, elle ne paraissait pas avoir dix-neuf ans, il pouvait bien chercher tous les détails possibles qui lui prouverait qu'il avait été stupide de ne pas l'avoir remarqué plus tôt mais …  non, elle semblait flotter entre les dix-neuf et les vingt-trois ans. Comme si son âge n'était pas entièrement défini, pas tout à fait femme, plus tellement enfant. A mi-chemin entre la fille avec qui Myran aurait pu coucher et celle qu'il aurait sagement raccompagné chez elle. Mais ça ne l'empêchait pas de se rappeler que sur le papier, c'était bien dix-neuf ans qui était marqué. « Comprend ma surprise, je n'ai pas l'habitude qu'on me, hm.. retrouve. » Le jeune homme marque un temps de réflexion. C'est pas la première fois. La rouquie semble donc être une habitué de ce genre de petit manière. Combien d'hommes dans le genre de Myran a-t-elle réussi à appâter avec sa fausse carte d'identité, ses mensonges et ses sourires ? Étrangement, il n'était pas sur que tout les doigts d'une main suffise à les compter. « A croire qu'il fallait bien que quelqu'un découvre ton petit manège un jour. Pas de chance, c'est moi. » Sa dernière était là davantage pour appuyé son niveau d'irritation que pour réellement sous-entendre une menace. Elle était trop jeune pour qu'il couche avec elle – enfin, qu'il couche à nouveau avec elle – mais du même coup, elle était également trop jeune pour qu'il essaie de la tuer. Non pas qu'il tente de tuer toutes les femmes avec lesquelles il couche mais … peut importe. Il oscille entre l'énervement et la lassitude face à tout ça. Si la rouquine avait eut les quatre ans de plus qu'elle avait prétendu avoir, tout ça n'aurait pas été un soucis. Mais avoir moins de vingt ans et lui, bientôt plus de trente c'était comme ses couples avec le vieux riche et la jeune bimbo. Improbable. « Et puis d'après ce que j'ai compris l'autre nuit, je n'avais pas l'air si.. immature? » Myran s'arrête un instant de bouger. Même de respirer. Faye parvient à le faire atteindre un palier d'irritation encore plus grand en pointant du doigt une vérité qu'il ne parvient pas à se sorti de la tête. Sa conscience morale lui rappelle que c'est plutôt dégueulasse de sa part d'avoir apprécier de coucher avec une fille de dix-neuf ans, de songer à l'embrasser sauvagement alors qu'elle est là devant lui et pire encore : de ne pas parvenir à mentir en prétendant que c'était la pire nuit de son existence, ou quelque chose dans ce goût-là. D'habitude il savait parfaitement mentir, il ne savait pas expliquer pour quelle raison à cette instant-là il restait muet comme une carpe. Sans doute étais-ce l'effet des yeux hypnotiques de Faye qui fixait les siens. Parce qu'elle était belle, c'était indéniable. « Mais, dis-neuf ou vingt-trois ans, qu'elle est la différence ? Je suis majeure. Enfin, on ne tolère juste pas la consommation d'alcool, tu savais pas? » Elle relance la machine sans vraiment le savoir. Myran reprend ses esprits, irrité par la remarque de Faye, comme une pic qu'elle lui lancerait pour s'amuser, enfonçant droit sur la plaie de honte qui s'est ouverte lorsqu'il a comprit qu'il avait passé la nuit avec une gamine de dix-neuf ans. « La différence ? T'as même pas l'âge pour te prendre une cuite en toute légalité, elle est là la différence ! » dit-il, tentant de contenir ses gestes tout autant que sa voix, il voudrait lui crier au visage mais ce n'est pas le moment de passer pour un psychopathe hystérique et potentiellement harceleur de la fille des Winters, après tout on donnerait forcément raison à Faye puisque les gamins ne mentent pas sur ce genre de chose, généralement. « J'ai onze ans de plus que toi, t'as plus l'âge d'être ma petite frangine qu'une quelconque relation incluant des actes sexuels. » Il marque une pause, reculant d'un pas pour fixer plus en détail les réactions de Faye. Il prend un instant pour inspiré, expirer, préparer son mensonge avec toute la sincérité hypocrite dont il est capable. « Et qu'on soit bien clair, c'était une erreur. » Dans le sens moral, il était persuadé que ça en était une. Ce qu'il n'avouerait sans doute pas, c'est que dans le sens personnel, c'était plutôt tout le contraire. Et c'était totalement écœurant de sa part d'apprécier davantage une nuit avec une presque-enfant pas tout à fait femme qu'avec une femme de son âge. Il espérait simplement ne pas être détraqué psychologiquement.[/i]

"La différence ? T'as même pas l'âge pour te prendre une cuite en toute légalité, elle est là la différence !" Elle lève les yeux au ciel suite à la remarque de Myran. Et après on se demande pourquoi elle ment volontairement sur son âge ? C'est simplement pour éviter ce genre de remarques futiles qu'on lui a déjà raconté par millions, bon et puis parce que c'est vrai qu'avant de coucher avec des hommes d'au moins dix ans son aîné, ça passe mieux d'avoir dépassé la barre de la vingtaine, mais merde quoi. Faye détaillait le visage et les expressions de Myran avec attention, il semblait être en perpétuelle retenue de ses actes, contenait le volume avec lequel il parlait et semblait vouloir commettre des gestes qu'il ne faisait pas. Elle en traduisait donc qu'elle était en situation de pouvoir, il ne ferait rien. Du moins, c'est ce qu'elle espérait. "J'ai onze ans de plus que toi, t'as plus l'âge d'être ma petite frangine qu'une quelconque relation incluant des actes sexuels." Elle ne put s'empêcher de retenir un rire léger, mais voulu particulièrement agaçant, maintenant qu'elle savait qu'il n'hurlerait pas à tout le voisinage au sujet de la nuit qu'ils avaient passé ensemble, elle pouvait donc jouer avec la corde raide tant qu'elle le voulait. Et ça, après séduire les hommes plus âgés qu'elle, ça venait directement à la suite de son top 10 des activités les plus amusante à faire. "Alors quoi, t'es partisan de l'inceste, c'est ce que tu me dis?" observa Faye en fronçant les sourcils. La rouquine joue avec les nerfs de l'homme qui se tient en face d'elle, attendant qu'ils sorte enfin de ses gongs, et si ses remarques ne fonctionnent pas, elle sait exactement quoi faire pour le mettre hors de lui. Il ne reste plus qu'à voir s'il faudra en venir jusque là. Elle fait quelques pas vers Myran, le même regard de petite pétasse allumeuse collé au visage qu'elle lui avait servit lors de leur rencontre. "Et qu'on soit bien clair, c'était une erreur." Elle baisse les yeux, souriant doucement avant de relever délicatement la tête. Elle ose un pas de plus, se rapprochant beaucoup trop de Myran, mais s'en fiche, Faye est de ceux qui jouent avec le feu, qui le frôlent, et qui un jour, on le sait tous, finiront par se brûler, et ce même feu qui un jour les animait finira par les consumer. "Soit, c'était une erreur." semble-t-elle admettre tout en plantant ses yeux clairs dans ses prunelles brunes. "Mais et alors, pourquoi t'es venu ici?" interroge-t-elle les sourcils haussés. Elle sait où elle veut l'emmener, quels mots employer, quel visage emprunter et quand est-ce qu'il serait judicieux de le changer, celui de la gamine ou de la femme. Celui qui s'adapte le mieux, celui qui la met en position de pouvoir. Faye a toujours été une gamine intelligente, un peu plus mature que les filles et garçons de son âge, c'est pour ça que, quelque part, elle les a toujours méprisés. Elle se sentait trop bien pour eux, trop intelligente, trop maligne, trop persévérante pour ces gosses. Elle se sentait plus mûre et c'est donc naturellement que lorsqu'elle franchit le pas de l'adolescence, s'intéressa aux garçons plus vieux. Au début, ils n'avaient que deux ans de plus qu'elle, ce qui était déjà révolutionnaire au lycée, et puis quand elle a commencé à sortir, elle a découvert qu'il y avait des hommes encore plus intéressants, plus cultivés, qui ne ressemblaient pas à des pré-pubères et semblaient tous à la recherche de filles plus jeunes. Cependant le problème se situait au niveau de son âge à elle, visiblement trop jeune de quelques années et ainsi lui est venu l'idée de mentir sur son âge. Ayant atteint un mètre soixante-quinze dès l'âge de seize ans ce fut un jeu d'enfant pour la demoiselle Winters. "C'est pas moi qui serait venu te chercher." poursuit-elle de cette même voix douce et calme, sachant qu'il n'y a rien de plus agaçant sur cette Terre que les gens très calmes quand la seule envie qui nous habite est celle d'exploser. "C'était ça ton erreur. Enfin ta deuxième erreur, après avoir couché avec moi, bien sûr." précise-t-elle dans le but de lui remémorer à nouveau cette soirée. Faye tente de lire ne serait-ce qu'une seule putain d'émotion à travers les yeux sombres de Myran mais rien n'en sort, alors elle suppose qu'il cache très bien son jeu. "On dit que la première fois c'est une erreur. La deuxième fois, c'est un choix." achève-t-elle, non peu fière de sa tirade. Elle a l'impression de tenir le drapeau de la victoire des mains mais sait qu'elle ne le tiendra fermement entre ses paumes que lorsqu'il aura cessé de se retenir et qu'il aura enfin éclaté. Et elle n'attend plus que ça.

« Alors quoi, t'es partisan de l'inceste, c'est ce que tu me dis? » Myran arque un sourcil sceptique devant la remarque de la rouquine, s'il aurait pu être touché par cette pic, il n'en est étrangement rien. Ça ressemble en effet davantage à un tâtonnement pour trouver son point faible qu'un réel désir de le blesser. Car tout le monde le sait, l'inceste serait bien le dernier penchant répugnant qui serait l'attrait de Myran. Cessi et Serinda sont la prunelles de ses yeux et il semblerait fou qu'il ait un jour à l'esprit de vouloir quelque chose de ce genre avec l'une d'entre elle, l'idée même ne lui effleurera jamais l'esprit. Et s'il y avait bien une chose dont il était certains c'est qu'aucune d'elle n'avait la stupidité de Faye. Du moins, il ne l'espérait pas, le côté garce qu'elle dévoilait à cette instant serait une malédiction pour l'une ou l'autre des cadettes Dawkerty. « Jamais de la vie, j'ai trop de respect pour mes sœurs. Beaucoup moins pour toi cela dit. » Son ton était calme, non pas parce qu'il désirait l'irrité, simplement parce que cette remarque ne l'avait pas touché outre mesure. Tout du moins, certainement pas de la façon dont Faye l'aurait voulu. « Soit, c'était une erreur. » Il hocha la tête, content de voir qu'elle l'avouait également, y voyant là, de manière sans doute trop idéaliste, la bout du tunnel dans lequel ils étaient engouffrés. C'était sans compter sur le tempérament aussi stupide qu'obstiné que la rouquine lui dévoilait depuis son arrivé chez elle il y a à peine quelques minutes. « Mais et alors, pourquoi t'es venu ici? » Myran réprime un sourire d'irritation, quand il pense que tout ça va se calmer, qu'elle va se contenter d'avouer qu'elle n'est qu'une usurpatrice et que cette histoire n'aurait jamais du avoir lieu, elle attaque de nouveau avec sa tranquillité irritante et ses manières de bourgeoises heureuse de titiller les nerfs de son interlocuteur. « Parce que je rêve de toi jours et nuits, c'est évident. » Il ponctue sa phrase en levant vulgairement les yeux au ciel avant de baisser de nouveau le regard vers Faye. « Ou peut-être simplement parce que ton usurpation d'identité m'a passablement irrité, vois-tu. On n'oublie rarement quand on me prend pour un imbécile. » Bien que ça semblait en être une, sa remarque n'était absolument pas une menace. Il tentait simplement de trouver les mots les plus respectueux possible pour exprimer sa colère en laissant transparaître le moins possible car, il le savait, s'il exprimait les choses telles qu'il les pensait actuellement, Faye finirait sans doute encastrer dans un des murs parfaitement peint de sa maison de bourgeoise. « C'est pas moi qui serait venu te chercher. » Cette fois, il soupire franchement, tentant d'évacuer la colère qui remonte en lui, la conversation s'achèvera-t-elle un jour ? Il se sait incapable de lâcher l'affaire et il la sent tout aussi déterminée à ne pas lui donner entièrement raison. Deux fortes têtes qui ne sortiront jamais de leur conflit, simulacre de relation foiré. « C'était ça ton erreur. Enfin ta deuxième erreur, après avoir couché avec moi, bien sûr. » Touché. Il réprime une grimace, cachant dans sa poche sa main fermé en un poing qui tente de contenir toute la rage qui s'accumule dans son corps, échaudant tout son sang d'une manière qui l’inquiéterais presque, peu désireux d'exprimer une quelconque violence physique envers Faye. Ne manquerait plus qu'elle ait de quoi prétendre à du harcèlement sexuel. « On dit que la première fois c'est une erreur. La deuxième fois, un choix. » Myran se mord l'intérieur de la lèvre, son corps manquant presque de tremblant devant autant de rage contenue. C'est comme s'il allait exploser. Un très court instant, il ferme les yeux, vidant son esprit comme il le peut. Lorsqu'il les rouvrent, c'est un sourire tranquille – monstre d'hypocrisie – qui se dessine sur ses lèvres. « Ah mon ''mon p'tit cœur'' ... » Il s'amusait, clairement. Usant d'un surnom niais à souhait avant d'achever sa phrase, son visage proche de celui de Faye, ses lèvres effleurant presque les siennes. « Si je devais faire un choix, ce serait le bon. On ne me prend pas pour un con deux fois de suite, on en restera à cette triste erreur. » Il réprimait l'envie malsaine de se permettre de l'embrasser, il savait les baisers de Faye loin d'être désagréable et malgré la rage qui lui tenaillait encore le ventre, les souvenirs de la nuit ne pouvait pas être si facilement effacé, ce qui, par ailleurs, ne l'empêchait pas d'être persuadé qu'il ne reposerait jamais les mains sur cette fille d'une autre manière qu'amicale, ce serait fou, irréfléchi et si la rumeur venait à prendre de l'ampleur, c'est toute sa famille qui en pâtirait. Myran aimait peut-être beaucoup les femmes, mais sûrement pas au point de ressembler à son père et de faire du mal à ses sœurs. Un sourire au coin des lèvres, pas peu fier de son petit cinéma devant Faye, il recule de quelques pas, agissant comme s'il était chez lui, se servant un verre de whisky avec une décontraction irrespectueuse. « C'est triste à dire mais tu est l'illustration parfaite des femmes perfides et vide d'intérêt qui peuple les Hampton. Ça contraste avec la fille intelligente que j'ai rencontré au bar. » Il regarde le liquide brun/ocre couler dans le verre avant de le porter à ses lèvres, prenant le temps de laisser planer un long silence. Lentement, gardant le verre à la main, il se tourne majestueusement vers Faye, plantant son regard dans le sien, un sourire aussi moqueur que mesquin sur le coin de ses lèvres. « Je comprends bien que tu ai besoin de feindre d'être une autre personne pour trouver quelqu'un qui daigne s'intéresser à toi le temps d'une nuit. » Il acheva son verre d'une traite, avec la délicieuse impression d'avoir reprit la main dans cette manche de leur bataille verbale. Si Faye savait se montrer hargneuse, Myran savait tout aussi bien trouver les points sensible. Et l'orgueil de Faye, il en était sûr, en était un.

Elle le voit serrer le poing, comme s'il s'auto-empêchait de contenir sa rage, comme s'il l'aurait frappé s'il n'y avait rien pour le retenir. Et si Faye Winters aime se jouer des hommes plus âgés et de les voir s'emmêler dans leurs principes, ce nouveau jeu semble d'autant plus amusant, et étant persuadée qu'elle aura toujours l'avantage aux yeux de tous et ce grâce à son jeune âge, elle se permet de miser gros. Elle le regarde irrité au plus haut point et elle ne peut pas réprimer ce foutu sourire qui la démange depuis tout-à-l'heure. Et là, elle lâche le dernier argument de sa tirade, un sourire sur les lèvres ne la quittant plus. Elle est persuadée de l'avoir déstabilisé. Elle est persuadé qu'il cédera à la colère, la vraie, celle qui vous anime, celle qui vous détruit. Pas cette colère stupide que l'on éprouve deux secondes. Celle qui reste et vous éclate à la gueule parce que vous êtes à sa merci. Et contre toute attente, le brun ferme les paupières tandis qu'elle arque un sourcil inquisiteur, se demandant bien ce qu'il peut foutre. Mais lorsqu'il les ouvre à nouveau, toute la colère qu'il contenait quelques secondes plutôt semble s'être envolée. "Ah mon ''mon p'tit cœur'' ..." qu'il lui murmure avant d'approcher dangereusement son visage de celui de la rouquine, ses lèvres frôlant les siennes. L'espace d'un instant elle se surprend à penser qu'elle a gagné, qu'il a cédé, d'une autre manière certes, mais au final ça en revient presque au même. La cadence de son cœur accélère, incapable de n'articuler ne serait-ce que le moindre son elle reste face à lui, les yeux bleus perdus sur son visage, elle tente de comprendre ce qu'il fiche. Parce que c'est trop simple. Parce qu'il y a deux secondes il était énervé au point de lui envoyer une droite, mais alors qu'est-ce-qu'elle fiche, à rester planter là?! Comme affaiblie, immobile. Elle attend. Pauvre conne, qu'elle se gueule dessus, s'intimant l'ordre d'agir. Mais elle veut pas agir, elle veut juste rester planter là. "Si je devais faire un choix, ce serait le bon. On ne me prend pas pour un con deux fois de suite, on en restera à cette triste erreur." Et tout se brise, comme ça, d'un coup. Elle se sent retomber durement contre le bitume. Faye est le genre de gamine qui vous fera croire qu'après une tempête elle sera encore debout, un sourire de défi collé à la gueule. C'est le genre de fille qui se pense indétrônable parce que plus mature que les "gosses" de son âge. Mais c'est surtout une adolescente qu'on peut facilement prendre par les mots, si on sait juste y faire. Et merde, bien que ça la fasse chier de se l'avouer, Myran l'avait complètement bernée alors qu'une partie d'elle lui gueulait dessus, lui disant que tout ça, c'était juste un petit jeu. Mais le soucis avec les jeux, c'est qu'on finit par s'y prendre, on s'y emmêle les pinceaux et vient le jour où on les croirait presque réels. "Va te faire foutre," qu'elle lui lance, la haine lui déchirant la poitrine. C'est le revers de la médaille, maintenant c'est elle qui a envie de le castrer. Il recule de quelques pas, et elle a l'impression de pouvoir respirer à nouveau, pose doucement la main sur sa nuque pour la masser d'une main hésitante, se demandant ce qu'elle fiche. Elle l'observe se servir un verre de whisky, l'air parfaitement décontracté peint sur la gueule. Elle s'étonne à ne pas réagir, alors qu'habituellement elle lui aurait cassé le verre sur la tête. "C'est triste à dire mais tu es l'illustration parfaite des femmes perfides et vide d'intérêt qui peuple les Hampton. Ça contraste avec la fille intelligente que j'ai rencontré au bar." Il aurait pu lui mettre une gifle que ça ne lui aurait pas fait plus mal. Il semble avoir repéré non sans mal le point sensible de Faye Winters, ce talon d’Achille que beaucoup de gamines de son âge ont. L'orgueil. Elle se prend un coup dans la gueule et manque de vaciller, elle pose une main hésitante sur la table derrière elle et s'y appuie à moitié. Il baisse ses yeux vers le liquide qui bouge doucement dans le verre avant de le porter à ses lèvres. Putain, elle le déteste, il n'y a pas d'autres mots. "Je comprends bien que tu ai besoin de feindre d'être une autre personne pour trouver quelqu'un qui daigne s'intéresser à toi le temps d'une nuit." Et comme à la bataille navale, Myran vient de couler son plus gros bateau, elle voit de là son orgueil se noyer dans le verre de l'homme qui le finit d'une traite. Elle tente à son tour de contenir sa rage, y parvenant cependant moins bien que le brun quelques minutes auparavant et s'approche de quelques pas vers lui. Elle saisit le verre dans lequel il s'est servi du whisky et y en verse à nouveau. Elle en boit la moitié, sachant pertinemment qu'il vaut mieux pour son "honneur" qu'elle ne le finisse pas d'une traite et cul-sec. Parce que s'il y a bien une personne qui ne tient pas l'alcool, c'est bel et bien Faye Winters. Quand elle se rend aux fêtes que les gosses de son âge organisent et que tout le monde prend des shots, elle les balance par-dessus son épaule. Elle plante son regard dans celui de Myran. "T'es qu'un con. On te l'as déjà dit, ça ?" qu'elle murmure vaguement en seule guise de réponse. Parce que c'est ça, ou la baffe. Y a pas d'entre deux avec Faye, c'est le genre de fille qui bannit les "je ne sais pas". "Et puis tu parles vraiment trop." lance-t-elle d'un ton nonchalant, ses yeux se baladant sur les traits de l'homme qui se tient en face d'elle. Elle fait une moue boudeuse. "Tout ça parce que tu as été dupé par une gamine de mon âge? Et puis, tu sais qu'en te rendant chez moi tu risques d'éveiller les voisins." Elle reprend la fin du verre, tenant pour l'instant plutôt bien, ce qui est assez exceptionnel pour elle. Elle esquisse un sourire léger, retournant la tête pour poser le verre derrière elle, faisant au passage virevolter les braises qui dégringolent le long de sa chevelure de feu. Elle revient face à lui. "Imagine, ça se trouve quelqu'un nous a vu, j'entends déjà les rumeurs courir dans les Hamptons, "Un homme de la trentaine rend visite à une gamine qui n'a pas passé la vingtaine."" scande-t-elle agitant les mains pour illustrer ses paroles. Elle hausse les yeux au ciel avant de les reposer sur le garçon. "Moi ça me ferait bien chier, mais bon si ça se trouve c'est déjà fait." qu'elle ajoute d'un ton lointain. Comme si elle faisait de la rhétorique dans le but de se convaincre ou pas d'agir. Elle approche alors son visage de Myran comme il l'a fait plus tôt et approche ses lèvres sur les siennes, y déposant un court baiser. C'est court. Très court, parce qu'elle retire son visage probablement avant de se prendre un gifle, ou n'importe quoi. Elle sait franchement pas, mais elle en avait envie, ça la démangeait depuis tout-à-l'heure et puis elle en avait franchement marre de toutes ses paroles qui ne servaient qu'à se provoquer l'un l'autre,.. dans le but de mener à quoi, justement ? "C'était juste au cas où qu'on se fasse arrêter, qu'on n'ai pas perdu notre temps à ne faire que parler.. ça m'aurait fait chier." ajoute-t-elle accompagné d'un sourire.
Myran est libre d'envoyer une gifle à Faye alors si ça te démanges te retiens pas.