work is the new trend

lula & chaz
WORK IS THE NEW TREND

Il était venu dans le seul but de l'embêter pendant son service, parce qu'il avait entendu dire qu'elle n'était plus aussi riche qu'avant et que ça l'amusait pas mal, il voulait voir ça de ses propres yeux et il n'avait pas été déçu. Forcément, il avait demandé à être servi par elle, forcément, elle avait du obéir et il s'était fait un malin plaisir à la taquiner sur son nouveau statut, lui faisant des remarques et lui rappelant que maintenant, elle n'était qu'une fille lambda. Pour terminer son sketch en beauté, il lui avait laissé un pourboir de plus de vingt dollars, une somme tout de même importante pour un pourboir, tout ça, prétexta-t-il "pour l'aider à pouvoir faire la transition". Finalement, alors qu'il affichait un insupportable sourire de conquérant, il s'était platement excusé et lui avait proposé de se rattraper lorsqu'elle débaucherait. Il serait adorable et irréprochable, il l'avait promis et Chaz Mountbatten n'avait qu'une parole. Il avait fumé un pétard dans sa voiture en attendant qu'elle ne termine son service et il était ressorti pour l'attendre devant, mains dans les poches, réfléchissant au programme qu'il allait pouvoir lui proposer. Il la connaissait assez bien pour savoir qu'elle n'était probablement pas dupe, elle n'était pas idiote, loin de là, même si elle l'avait été suffisamment pour se faire jeter du domicile familiale, et il ne voulait pas lui ruiner sa soirée. Lula faisait partie des quelques personnes qu'il estimait, des quelques filles qu'il respectait réellement. Il l'aimait bien parce qu'elle avait du caractère, elle ne se laissait pas faire, il aimait bien la titiller parce qu'elle le remballait sans aucune gêne, c'était souvent très drôle (pour lui en tout cas) et elle lui tendait à présent une perche monumentale qu'il n'avait pas pu refuser.
La jeune Hastings sortie finalement du Nightlife et il l'observa s'approcher, se retenant de rire. " Tu kiffes ta nouvelle vie de prolétaire ? " lui demanda-t-il directement sans passer par les banalités. Il était presque sûr qu'elle allait lui dire de la fermer ou l'envoyer chier sans aucune délicatesse. Elle nétait pas de ce genre. Il l'avait toujours trouvé un peu farouche, pas aussi docile que toutes les filles de bonne famille qui veulent toujours se faire bien voir. Mais le petit tyran qu'elle était s'était manifestement faite détroner par la dure réalité de la vie. " Vient, on va manger un truc, ça te dit ? J'ai super faim. " lui proposa-t-il en lui montrant des yeux sa voiture garée un peu plus loin. " Toi et tes parents, ça s'arrangent pas apparemment. "

✣

don't you think that it's boring how people talk, making
smart with their words again, well i'm bored. because i'm
doing this for the thrill of it, killing it, i am only as young
as the minute is full of it. but i know they'll never own me.
migratory-birds+phoebetonkinator/tumblr ~ lorde.

Avant Lula Hastings n'avait de considération pour personne, n'écoutait personne et ne tenait compte de personne. Elle était ce cliché vivant de la gamine pourrie gâtée insupportable dotée d'en plus de cela un vocabulaire peu recommandable pour une jeune femme de son rang. Si elle n'avait pas eu ce nom de famille, jamais personne ne l'aurait soupçonné provenant d'une riche famille conservatrice, elle avait tout d'un homme, hormis la démarche. Elle jurait comme un homme, crachait comme un homme, toutes ces choses qu'on trouvait trop peu délicates pour une femme, elle les faisait, et ce en emmerdant avec le sourire sur les lèvres tout ceux qui pouvaient lui reprocher ses actes. Inutile de préciser que lorsqu'elle se fit virer de chez elle et qu'on lui ôta sa fortune, personne ne fut surprit. Personne, sauf elle. Quelque part, Lula était persuadée que jamais ses parents ne commettraient un tel acte, alors elle s'amusait à jouer avec la corde raide, parce qu'il n'y avait rien de plus amusant que de voir leurs visages se colorer de pourpre lorsqu'elle les mettait dans l'embarra. Vilain petit canard de la famille ? Très probablement, et elle en était fière. Sauf le jour où elle a dû postuler comme barmaid dans un nightclub auquel elle avait l'habitude de se rendre. Et ça n'était même pas le pire. Il y avait ces gens qu'elle côtoyait avant qu'elle croisait chaque week end au bar, et le pire d'entre eux était très probablement Chaz Mountbatten qui s'amusait de sa situation d'ancienne riche en lui glissant quelques pourboires généreux sur lesquels elle n'avait pas le loisir de cracher. Lui aussi jouait sur la corde raide, cependant Lula ne tolérait cela que lorsque c'était elle qui tirait les ficelles. Et ce soir ne faisait pas exception puisqu'il était venu la narguer au Nightlife avant de s'excuser en promettant d'être "adorable", "irréprochable" une fois qu'elle aurait fini son service. Chose promit, chose due, lorsqu'elle acheva ses heures de service, il était environ vingt-deux heures, elle sorti du club et le trouva planté près de l'entrée. Une fois qu'elle fut suffisamment proche de Chaz ce dernier la nargua à nouveau. "Tu kiffes ta nouvelle vie de prolétaire ?" Elle manqua de lui coller un poing au beau milieu des des yeux mais se reteint grâce à un contrôle qui la surprenait elle-même. Elle se contenta d'un simple et agréable "Va te faire foutre." et sortit une clope de sa poche arrière ainsi qu'un briquet et l'alluma. La brune tira une latte avant de reporter son attention sur le garçon. "Vient, on va manger un truc, ça te dit ? J'ai super faim." Elle fit mine de réfléchir histoire de faire genre la fille qui a un emploi du temps surchargé ou tout simplement celle qui est en profonde et intense réflexion. "Elle est où l'arnaque, Moulebitten ?" trancha-t-elle en ajoutant ce charmant surnom qu'elle affectionnait tant, remasteriser les noms de famille, il n'y avait rien de plus amusant. Il lui montra sa voiture plus loin alors elle haussa les épaules, faisant mine de n'avoir rien de mieux à faire. Ce qui était en quelques sorte... eh bien, vrai. "Toi et tes parents, ça s'arrangent pas apparemment." Elle tira une nouvelle latte de sa cigarette avant de la jeter au sol et de l'écraser avec le talon de ses chaussures, soupirant. "Non, ils doivent trop se marrer à me voir bosser ici pour vouloir arranger les choses." lâcha-t-elle les yeux fixant le vague. En réalité, quand elle y pensait ce n'était pas tant sa famille qui lui manquait, mais les conditions de vie qu'elle avait avant qui lui laissaient aujourd'hui un sale goût amer en travers de la gorge. "Et toi, j'te manquais trop aux soirées mondaines que t'es venu me chercher ou ça se passe comment ?" lança-t-elle réprimant un petit rire moqueur, se demandant sincèrement si Chaz Mountbatten n'avait pas mieux à faire que de venir voir Lula après son boulot. Mais soit, il restait la seule compagnie qu'elle avait, alors pourquoi le repousser ? Au pire s'il devenait chiant elle n'avait qu'à lui coller son poing entre les deux yeux et basta.

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Oui il aurait très bien pu sortir avec ses semblables ce soir, ceux qui avaient encore de l'argent, au contraire de Lula. Cependant, s'il avait appris qu'elle bossait depuis peu au Nightlife et que ses parents refusaient de l'entretenir financièrement, elle n'en restait pas moins leur fille, et pour Chaz, ça ne changeait rien du tout à son statut. Elle serait toujours la Lula Hastings grande gueule et pleine de tunes qu'il avait toujours cotoyer, cette exubérante et vulgaire bourgeoise capricieuse dont le caractère bien trempé l'avait toujours amusé. Il s'amusait certes à la taquiner, mais ça n'avait réellement rien de personnel. Il se fichait pas mal qu'elle se prostitue ou travaille comme serveuse, elle n'en demeurait pas moins la fille des Hastings, une fille de bonne famille, un bon parti en somme, et une nana incroyablement canon. Elle lui demanda simplement d'aller se faire foutre alors qu'il se renseignait, non sans sarcasme, sur sa nouvelle situation d'employé, sa réponse ne l'étonne guère et il esquissa un sourire amusé, toujours victorieux, alors qu'elle allumait une cigarette sur laquelle elle commençait à fumer. Il la regarda faire, se disant qu'une cigarette ne lui aurait pas fait de mal non plus mais il avait arrêté d'en consommer. Monsieur considérait qu'un joint valait beaucoup mieux que quelques cigarettes, autant pour l'effet que pour le goût, et il venait à peine d'en terminer un avant l'arrivée de Lula, qu'il n'allait pas tout de suite en commencer un autre. C'était d'ailleurs probablement pour ça qu'il avait incroyablement faim et qu'il lui proposa d'aller manger. Méfiante, elle sembla plus ou moins accepter, tout en se montrant réticente. "Elle est où l'arnaque, Moulebitten ?" demanda-t-elle. Il arqua un sourcil, un peu étonné par le surnom qu'elle venait de lui décerner et il haussa les épaules avec nonchalance tout en se dirigeant vers sa voiture. " Nul part Pétasstings. J'ai juste la dalle. " répondit-il avec le plus de détachement possible avant de déverrouiller l'Audi et d'ouvrir la portière pour se glisser à l'intérieur. Lula éteignit sa cigarette et il l'interrogea alors sur sa relation avec ses parents. Elle lui répondit qu'ils se marraient sûrement de la voir travailler et il hocha doucement la tête " Tu fais une serveuse super sexy, quand même. Ca te va bien de jouer les femmes soumises un peu... " lui dit-il en lui lançant un regard en coin. Chaz démarrait la voiture alors qu'elle lui demandait "Et toi, j'te manquais trop aux soirées mondaines que t'es venu me chercher ou ça se passe comment ?", à nouveau, il haussa les épaules et pinça les lèvres, réfléchissant à une réponse adéquate, réfléchissant à ce qui avait fait qu'il avait fini au Nightlife pour voir sa bonne copine Lula Hastings. Il n'en avait aucune idée. Il s'était réveillé dans la soirée après une lourde sieste et avait eu envie d'un verre.. Oui, c'était à peu près comme ça que ça s'était passé. " Et bien... Ton ptit cul me manquait je crois. " déclara-t-il simplement avant d'esquisser un sourire et de lui lancer un regard. Il se concentra sur la route à nouveau, se dirigeant vers une pizzeria à quelques rues du Nightlife. Il connaissait assez bien Lula pour savoir qu'elle ne prenait pas de gant lorsqu'elle s'adressait à quelqu'un, elle n'avait pas peur d'user de mots grossiers, elle s'en foutait, dés lors, il ne voyait pas pourquoi il n'en ferait pas de même avec elle. " Et puis tu sais comment c'est. Elles sont toutes ultra coincées. Si j'ai envie de parler de la situation politico-économique de la Jordanie je peux le faire avec mon père, entendre une nana parler de ce genre de truc... C'est comme un mec qui va te parler de Justin Bieber. Chiant. " le trajet fut court, il se gara devant la pizzeria, effectuant un créneau parfait et sortit de la voiture. " Combien de mecs te demandent ton numéro tous les jours ? "

"Tu fais une serveuse super sexy, quand même. Ça te vas bien de jouer les femmes soumises un peu..." Elle ignore la remarque et le regard en biais que lui lance Chaz pour détourner la tête vers la vitre de la voiture parce qu'elle sait qu'il la cherche et que s'il la trouve il risque de finir castré et que ce serait pas cool de supprimer la lignée des Moulebitten après on ne pourrait plus les appeler comme ça. Elle se contente de soupirer, vous savez ce soupire qui veut dire "merde grandi un peu, t'agis comme un gosse", qui convient si peu à l'éternelle gamine qu'est Lula Hastings. Il démarre la voiture et pour combler le silence elle lui demande si c'est parce que son exquise et irremplaçable présence lui manque tant qu'il est venu la chercher, chose à laquelle il répond simplement que "Et bien... Ton ptit cul me manquait je crois.", elle tourne la tête vers lui, arquant un sourcil avant de sourire doucement, pensant qu'il est con ce Chaz, mais qu'elle l'aime bien quand même, parce que malgré ses remarques, il est quand même le seul de son ancien cercle de connexions à vraiment avoir l'air d'en avoir quelque chose à foutre d'elle. "J'comprends, en fait tu peux pas te passer de moi, quoi." qu'elle lui lance avec son éternelle modestie pour laquelle elle est si réputée, arborant un large sourire. Elle lance un regard sur la route, tâchant de deviner la destination du restaurant dans lequel ils vont manger, mais réalise que ce serait trop compliqué alors elle reporte son attention sur Chaz. "Et puis tu sais comment c'est. Elles sont toutes ultra coincées. Si j'ai envie de parler de la situation politico-économique de la Jordanie je peux le faire avec mon père, entendre une nana parler de ce genre de truc... C'est comme un mec qui va te parler de Justin Bieber. Chiant." Elle se met à rire, visualisant mentalement ce qu'il lui raconte. Elle comprend totalement ce qu'il lui raconte, ayant toujours eu du mal à se lier d'amitié avec les filles, parce qu'elles sont pires que des vipères, vous font de grands sourires devant et derrière racontent tout et n'importe quoi à votre sujet. Bien trop cash pour se prendre à ce jeu des apparences, dès son arrivée au lycée elle disait clairement ce qui trottait dans son esprit sans même se soucier ne serait-ce que l'espace d'une seconde de ce qu'on pourrait bien en penser, et si quelqu'un n'était pas content, il pouvait toujours aller se faire foutre, c'était pas Lula qui le retiendrait. "Pourtant elles te gênent pas tant que ça, quand il est question de prendre un peu de bon temps." souffle-t-elle à tout hasard, ayant entendu quelques rumeurs ici et là à son sujet, sans vraiment savoir de quoi il s'agit ni même si elles sont vérifiées, mais tant pis, il a forcément prit un peu de bon temps avec une fille blindée, le contraire serait choquant. Chaz fait un créneau afin de se garer en face de la pizzeria et comme par magie, le ventre de Lula se met finalement à l'appeler. La pizza, ça vous gagne. "Combien de mecs te demandent ton numéro tous les jours ?" Elle fronce les sourcils, ouvre la portière de la voiture, en sort et la claque durement, toujours aussi pensive. Ils avancent vers la pizzeria quand elle lui répond d'un ton nonchalant "Mh, beaucoup. Pourquoi t'es jaloux?" accompagné d'un petit sourire malicieux. Non mais n'allez pas croire qu'une quelconque romance traîne entre ces deux-là, parce qu'omis de l'amitié ponctuée de références salaces, il n'y a franchement pas grand chose, et puis une Pétasstings avec un Moulebitten ? La blague. Ils arrivent à la pizzeria où, il faut le reconnaître, il y a plutôt pas mal de clients et s'installent à une table, attendant qu'un serveur vienne prendre les commandes. Elle ouvre la carte, à la recherche de sa pizza préférée. "Oh, grâce à tes pourboires je peux, en plus de prendre un coca, commander une moitié de pizza !" lance-t-elle ironiquement un grand sourire collé hypocritement sur les lèvres. Avant, elle aurait pu s'acheter la pizzeria entière et aujourd'hui elle parvient difficilement à pouvoir commander un menu, descente aux enfers vous avez dit ? Retour à la dure réalité de la vie, dirais-je.

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Il se disait que Lula avait quand même bien du pousser ses parents à bout pour qu'ils décident de lui couper complètement les vivres. Elle avait probablement tendu le bâton pour se faire battre, mais tout de même, il trouvait amusant de la voir servir dans un bar, elle qui était si fière, avoir un poste aussi bas dans l'échelle sociale ne devait pas lui plaire. Chaz avait terminé depuis peu ses études et il commençait tout juste à réellement travailler, son père lui avait offert un poste très très confortable dans son entreprise, avec un bon salaire (en plus de l'argent qu'il recevait déjà chaque mois) et pas mal d'avantages, il n'avait pas à se plaindre, il était en sécurité d'un point de vue financier et s'il n'avait pas toujours été d'accord avec ses parents, si les mondanités n'étaient pas tellement son truc, le goût qu'il cultivait pour le luxe et l'argent le poussait d'une certaine façon à toujours vouloir et faire au mieux. Ce qu'il faisait lui plaisait dans la mesure où il avait des responsabilités, il était au dessus des autres, il savait qu'il pouvait se permettre de venir à 10h ou 11h s'il en avait envie, il pouvait louper une réunion, il n'aurait qu'à demander à une stagiaire de lui faire un résumé, c'était d'une vie comme ça dont il avait toujours eu envie. Facile. L'inconvénients c'était peut-être les autres, et plus particulièrement les femmes qu'il était amené à rencontrer leur de cocktails, brunch, ou autres rendez-vous mondains. Elles étaient souvent inintéressantes et belles ou intelligentes et laides. " Pourtant elles te gênent pas tant que ça, quand il est question de prendre un peu de bon temps. " rétorqua Lula. Il la regarda quelques secondes avant de rire légèrement, plutôt amusé, ne cherchant même pas à savoir où elle avait pu entendre quelque chose pareille, la question ne se posait pas, il assumait tout ce qui pouvait se dire à son propos, ou du moins, tout ce qui était vrai. Il ne pouvait pas prétendre à une réputation de garçon aux moeurs respectables, ça ne lui conviendrait pas. Sans être un chaud-lapin ou un coureur de jupons, il aimait les femmes et ne s'en cachait pas.
Ils s'installèrent à une table de la pizzeria et Chaz saisit une des cartes pour regarder le menu. Il avait l'habitude de venir ici, ce n'était pas la première fois et il trouvait les plats particulièrement bons, et Dieu sait qu'il n'était pas facile à satisfaire. Curieux de savoir comment Lula vivait sa vie de serveuse, il la questionna alors sur son succès, puisqu'une fille comme elle devait se faire facilement pas mal de pourboir, bon, il avait sûrement été le plus généreux, mais tout de même " Mh, beaucoup, pourquoi ? T'es jaloux ? Oh, grâce à tes pourboires je peux, en plus de prendre un coca, commander une moitié de pizza !" dit-elle. Chaz leva les yeux au ciel, la trouvant presque mignonne, il renonça cependant à lui dire qu'elle n'avait pas à se soucier de ce qu'elle allait devoir payer, pour lui il était tout naturel qu'il l'invitait, ça n'avait rien d'un rencard ou quoi que ce soit, il se fichait juste de devoir payer pour une ou deux personnes, ça ne changeait rien pour lui et il n'avait pas envie qu'elle se prive juste parce qu'elle n'avait pas les moyens de se payer une pizza. Elle n'aurait qu'à garder son argent pour s'acheter autre chose. " Tu sais... Tu pourrais trouver un travail beaucoup mieux payé que ton boulot de serveuse? Pourquoi tu viendrais pas travailler dans l'entreprise de mon père ? Tu gagneras le double ou le triple. " lui proposa-t-il alors avec une voix suave et bienveillante, la voix du vendeur qui use de ses charmes pour vous faire acheter un produit, pour vous convaincre que ce qu'il a à vous proposer est bon pour vous.

Cette pizzeria, elle s'y est rendue avec sa famille quand elle n'était qu'une petite fille, avec ses trois frères et sa petite sœur. A l'époque tout semblait aller bien, même si Lula Hastings commençait doucement mais sûrement à dévier de l'image de la parfaite petite fille qui se tait et qui obéit à ses parents. Elle était garçon manqué, avait une coupe garçonne qu'elle s'était faite elle-même quelques semaines plus tôt — au plus grand damne de sa mère qui chérissait tant ses longs cheveux bruns, mais aussi loin qu'elle s'en souvienne, elle était heureuse. Tellement heureuse que ce souvenir a encore le pouvoir de lui saisir les tripes et de les lui broyer, c'est un souvenir simple comme celui-là d'une soirée agréable en famille qui a le pouvoir de mettre à genoux la demoiselle Hastings, parce que tout ça, c'est parti, ça s'est envolé en un nuage de fumée, et depuis il n'y a plus rien que le silence. Les mots que lui ont adressé ses parents l'ont blessé, dans son orgueil de femme et dans son cœur de petite fille, parce que les mots comptent. Et les gens ont tort de croire qu'on peut se les balancer comme ça à la gueule sans s'attendre aux conséquences qu'ils entraînent. Car les mots construisent et détruisent. Mais les mots restent. Elle sort de ses pensées à l'entente de la voix de Chaz, qui la tire de ses songes. "Tu sais..." commence-t-il d'une voix légèrement hésitante. La brune relève la tête et son regard va à l'encontre de Mountbatten, qu'elle fixe, attendant la suite tout en levant un sourcil inquisiteur. "Tu pourrais trouver un travail beaucoup mieux payé que ton boulot de serveuse? Pourquoi tu viendrais pas travailler dans l'entreprise de mon père ? Tu gagneras le double ou le triple." Elle fait tomber la carte des menus qu'elle tenait entre les mains, et son regard s'intensifie, devenant presque plus sombre. Elle roule les yeux, lève les mains au niveau de sa tête et se lève de la chaise. Elle passe une main dans ses cheveux, laisse échapper un rire nerveux et ramène son regard au niveau de Chaz. "Alors c'est pour ça que t'es venu ?" commence-t-elle avec hargne, les mots tranchants comme des lames de couteaux. Elle le fusille du regard et si elle avait la possibilité de le tuer sur place, c'est probablement ce qu'elle ferait. "Parce que c'est tellement drôle de voir une Hastings galérer pour se payer une pizza, c'est ça que t'es en train de me dire ?" aboie-t-elle sans se soucier de ce que les autres clients de la pizzeria trouveront à dire ou à raconter sur l'événement qui vient de se dérouler sous leurs yeux. Parce que l'avis des autres, ça fait longtemps qu'elle s'en fiche royalement, il n'y a que son orgueil qui la mette en mal, les autres, ça n'a jamais été son soucis. "Tu sais quoi, j'en veux même pas de ta pitié." Et c'est un appel au secours qu'elle lui lance, parce que oui, elle crèverait d'envie de gagner davantage, elle rêve de pouvoir se remettre à dépenser comme avant, elle meurt de jalousie de voir tout le monde invité aux fêtes mondaines et de voir son nom oublié parmi la longue liste des autres Hastings invités. "J'pensais que tu t'en foutais, d'où je pouvais bien bosser. Mais en fait non, c'est jamais assez bien." continue-t-elle non sans mâcher ses mots. La Lula qui s'emporte ne calcule rien, elle crache comme un serpent son venin sur qui a le malheur d'être là. Et que diable cela lui fasse qu'il essaye de l'aider ? Elle ne voit en cet acte que de la faiblesse, avant jamais personne n'aurait proposé ce genre de trucs à Lula Hastings, et maintenant, sous prétexte qu'il n'y a plus la fortune derrière le nom, on se permet de la prendre en pitié. Elle a envie de tout envoyer valser, les conventions, les mœurs, le fric, les putes hypocrites, les culs serrés, ses parents, le serveur de la pizzeria, le nightlife, qu'ils aillent tous mourir. "J'veux pas de ton aide, la dernière fois que j'ai dépendue financièrement de quelqu'un on me l'a foutu à la gueule, du jour au lendemain." poursuit-elle mais cette fois d'un ton plus calme, elle tente de reprendre le dessus de la situation, de repartir la tête haute et froide protégée par son égo et sa fierté. Mais elle a tellement peur de se retrouver à nouveau seule face à ce monde rempli d'hypocrites qu'elle préfère se renfermer sur elle-même, point barre. "J'vais me débrouiller seule, cette fois, j'ai pas le choix." abandonne-t-elle en se résignant à se rasseoir sur la chaise, elle appuie son menton sur ses mains, les yeux fixant le coin, lançant parfois quelques regards vers Chaz, complètement démunie.

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Il n'est pas venu pour ça, il n'est pas du genre à accorder sa pitié à qui que ce soit, il s'en fout pas mal, Chaz Mountbatten n'est pas du genre à avoir de la compassion pour qui que ce soit, il est plus du genre à éventer une liasse de billet devant un clochard avant de lui dire qu'il n'a qu'à aller bosser au lieu de rester là à faire la manche. Alors il ne comprit pas vraiment la réaction de Lula, il fut surpris de la voir s'emporter, bien que venant d'elle, une telle réaction n'était pas si étonnante, il n'avait pas chercher à la froisser, pas cette fois-ci du moins, au contraire, il souhaitait l'aider. Une aide qu'il n'aurait probablement pas proposer à n'importe qui. Si elle lui disait qu'elle préférait rester serveuse et bien d'accord, mais elle ne pouvait pas le blâmer pour lui faire une telle proposition, surtout lorsqu'elle était sincère, presque légitime de sa part puisqu'il avait la capacité, et la volonté de faire quelque chose pour elle. Lula s'était levée violemment, le fusillant du regard, commençant à s'énerver. Chaz n'arriva même pas à se souvenir de la dernière fois où quelqu'un lui avait parlé sur ce ton, ça devait remonter à longtemps. Il ne se faisait que très rarement engueuler de la sorte, généralement, il était plus du genre à s'imposer fasse aux autres, pas à avoir la place du faible, et là, Lula avait carrément retourné la situation, si bien qu'il se trouva presque con. "J'veux pas de ton aide, la dernière fois que j'ai dépendue financièrement de quelqu'un on me l'a foutu à la gueule, du jour au lendemain. J'vais me débrouiller seule cette fois, j'ai pas le choix. " termina-t-elle par lui dire, se calmant peu à peu et reprenant place en face de lui à la table. Chaz l'observa quelques secondes avant de balayer la salle des yeux. Les regards qui étaient braqués sur eux se retournèrent sur leur assiette, soit honteux, soit choquée par la scène qui venait d'avoir lieu devant eux. Chaz soupira doucement. Au contraire de la belle Hastings, les démonstrations publiques n'était pas son truc, au contraire. Il avait beau se pavaner comme un coq, lorsqu'il s'agissait de laver son linge sale en public, Chaz était le premier à s'enfuir, parce qu'il estimait que ça ne regardait personne, les gens n'avaient pas besoin de s'avoir qu'elle était en galère d'argent, ni même qu'il lui avait fait une proposition, qui, selon elle, relevait de la pitié. " C'est bon, t'as fini ? " dit-il, un poil agacé. Il avait l'impression de revoir ses parents se disputer lors d'une soirée mondaine, lorsqu'ils décidaient de régler leur compte devant tout le monde avant de sauver les apparences et de se réconcilier tout aussi publiquement. " T'as le choix, t'es pas toute seule. Tes parents t'ont peut-être fait un coup de pute, c'est pas pour autant que personne en a quelque chose à foutre de ta gueule, Lula. J'étais pas entrain de te faire la charité, je te proposais une opportunité parce que t'avais pas l'air ravie de servir des cocktails, parce que tu vaux mieux que ça, et je parle pas de tes tunes, je parle du fait que t'es pas une nana complètement stupide et que t'es capable de mieux. " après ce discours fort, Chaz soupira à nouveau et fit signe au serveur de s'approcher pour prendre les commandes. Deux pizzas furent commander ainsi que du vin, parce qu'il était hors de question de boire du coca. " Si tu me dis que tu préfères te contenter de ton taff de serveuse, alors ok, c'est toi qui voit, mais me reproche pas de vouloir t'aider. Tu sais très bien que je proposerais pas ça à n'importe qui. " le serveur revint pour leur servir un verre de vin et repartit aussi, apparemment peu désireux d'assister à une scène de ménage de bourgeois. " Bref. Comment va ta coloc ? " demanda-t-il alors, comme un cheveux sur la soupe histoire de changer de sujet et de passer à autre chose. Il espérait que Lula n'allait pas chercher à tergiverser plus, parce qu'il n'était pas du genre à s'excuser, bien qu'il aurait pu le faire pour lui signifier que réellement, il n'avait pas voulu la froisser, et puis il avait déjà tout dit. Il tentait ainsi une petite diversion, lançant une discussion sur la colocataire de Lula, une certaine Bellis, un peu plus vieille qu'eux et vendeuse dans un magasin de musique, il ne la connaissait pas plus que ça, mais il se voyait mal lui demander comment allaient ses frères et soeurs puisque le sujet "famille" semblait être assez sensible pour le moment .

Assise, elle fixe d'un œil absent Chaz, attendant une quelconque réflexion tandis qu'elle commence doucement à s'apaiser. Son cœur ralenti la cadence et son pouls redevient normal. Elle ignore ces regards qu'elle sent peser sur elle, mais elle s'en fiche. Si elle tenait vraiment à agir dans la plus haute discrétion elle serait allée parler de tout ça à Chaz dans une autre ville que les Hamptons. Ici tout se sait, tout le monde se connaît et tout le monde prétend s'apprécier alors qu'on sait tous que ce n'est plus le cas dès que l'on a le dos tourné. Mais peut importe vos agissements, jamais vous ne serez réellement discret s'ils sont commis ici, il y a toujours des yeux de vipères planqués au-dessus de votre épaule qui s'empressent d'aller tout raconter une fois l'action achevée. Et subitement, après un long moment de silence, Mountbatten semble s'éveiller, comme sorti de ses pensées, "C'est bon, t'as fini ?" lâche-t-il d'un ton agacé qui n'échappe pas à Lula. Elle fait une moue boudeuse, relevant docilement la tête tout en restant silencieuse. Oui, j'crois que ça se voit, qu'elle a fini, sinon elle lui aurait probablement envoyé la table à la gueule et là aussi ça serait fini de toute façon, "T'as le choix, t'es pas toute seule." qu'il commence alors qu'elle lève les yeux au ciel. Pas tout seule ? Pourtant c'est tout comme, elle le ressent comme ça, c'est tout, elle se sent encore plus seule que lorsqu'elle était entourée de ces hypocrites qui n'en voulaient qu'à sa fortune. Il n'a pas l'air de saisir qu'en perdant son héritage, c'est toute sa vie sociale qui a volé en éclat. Bien évidemment ça lui a permit de définir qui étaient ses vrais amis, et au final,.. elle n'en a pas vraiment trouvé. A part deux trois personnes qui sont passées la voir. A part lui, là, Chaz. Alors peut-être que pour cette raison elle devrait lui faire confiance, parce qu'il est encore là, mais elle y arrive pas. Elle a des soucis, avec la confiance, ça ne se voit pas, merde ? "Tes parents t'ont peut-être fait un coup de pute, c'est pas pour autant que personne en a quelque chose à foutre de ta gueule, Lula." Elle fronce les sourcils, peu convainque des arguments qu'avance Chaz Mountbatten. C'est facile de dire ça d'un point de vue extérieur, mais quand t'es à l'intérieur, c'est mille fois pire. T'as justement l'impression que tout le monde se fiche de ta gueule, que sans argent, dans les Hamptons, t'es personne. "J'étais pas entrain de te faire la charité, je te proposais une opportunité parce que t'avais pas l'air ravie de servir des cocktails, parce que tu vaux mieux que ça, et je parle pas de tes tunes, je parle du fait que t'es pas une nana complètement stupide et que t'es capable de mieux." qu'il achève tout en faisant signe au serveur de se ramener pour prendre les commandes, une fois cela fait il ne s'attarde pas et file droit vers les cuisines déposer sa note. Elle sait pas quoi lui répondre, évidemment qu'elle aimerait bien bosser dans un truc plus classe où elle n'a pas besoin d'avoir un décolleté trop évident pour se chopper des pourboires, elle a presque l'impression de faire le tapin depuis qu'elle n'est plus une Hastings au sens économique du terme. Mais elle veut plus être cette gamine pistonnée qu'elle était avant, parce qu'entre temps elle a découvert des gens qui mériteraient mille fois plus ce poste qu'elle. J'vais pas vous dire qu'elle est devenue une enfant de cœur qui en a quelque chose à foutre de la gueule de son prochain, mais c'est juste qu'un tas de choses ont changé. Elle a rencontré ces gens qui même la connaissant sans un rond, sont pas partis. Ils sont restés. Et si elle redevient riche comme avant elle a peur que ce soit elle qui les laisse tomber. Parce qu'elle se connait, si vous lui tendez la main vers la richesse, c'est pas elle qui vous dira non. "Ecoute c'est cool," démarre-t-elle d'un ton plus doux, contournant l'emploie du qualificatif gentil. Elle l'aime pas, il est niais, il est con, gentil ça veut dire quoi, ça veut rien dire, point barre. "Mais j'ai pas trop envie de parler de ça. Pas ce soir, ok? Un autre jour, peut-être j'sais pas." qu'elle bafouille tout en tripotant le sel, les yeux rivés vers la table, comme une gamine qui vient de se prendre la raclée de sa vie qu'elle racontera dans dix ans à ses gosses. Et c'est presque ça. Et ça lui fous un coup en pleine gueule. Lula Hastings, elle a pas l'habitude qu'on lui tienne tête, elle à l'habitude qu'on cherche des excuses et qu'on se casse, elle a pas.. nan, vraiment pas. "Si tu me dis que tu préfères te contenter de ton taff de serveuse, alors ok, c'est toi qui voit, mais me reproche pas de vouloir t'aider." Elle retrousse le nez, relevant ses yeux noirs pour les planter dans ceux de Chaz. Merde, elle sait pas quoi lui répondre, oscillant entre une grande claque dans la gueule et un merci. Un truc au milieu, ça donne quoi à peu près ? Elle sait pas, Lula. Elle est dans l'excès, ça va trop vite, ça fait trop mal, ça fait trop de bien, c'est jamais mitigé avec elle. Tout comme son avis sur les gens, elle les aime, ou pas. Entre-deux c'est la case des hypocrites, qu'elle dirait. "Tu sais très bien que je proposerais pas ça à n'importe qui." Alors plus que les mots, plus que ces mots avec lesquels elle ne sait pas agir puisque à chaque fois qu'elle l'ouvre c'est pour dire des conneries pareilles. Alors elle se contente de sourire. Mais pas juste de sourire comme une attardée à qui on a dit un truc gentil et qui n'est pas capable d'aligner trois mots. Elle sourit, mais ça veut dire pleins de choses, pleins de merci, parce qu'il a pas renchéri quand elle s'est énervé — ce qui valait mieux pour tout le monde, et parce qu'il s'en fiche pas. Ça change. Le serveur revient apporter les verres de vins, elle saisit le sien et le porte à ses lèvres. Merde, ça lui avait manqué ça aussi, puis ça change des éternels vodka/coca qu'elle sert au Nightlife, comme s'il n'y avait que ça. "Bref. Comment va ta coloc ?" Elle hausse un sourcil inquisiteur. Bellis ? Genre, Bellis Vuitton ? Sa colocataire ? Elle repose son verre de vin, légèrement surprise. Elle ne savait même pas qu'ils se connaissaient. "Bellis ?" Oui bah oui Bellis, t'en as d'autres des colocs ? T'es con Hastings parfois. Elle hausse les sourcils, ne sachant trop quoi lui répondre. Elle ne va pas non plus exposer sa vie sentimentale avec Callum, donc elle sait pas quoi lui dire. "J'savais même pas que vous vous connaissiez." qu'elle murmure d'un ton las. "Bah, ça va plutôt bien. Enfin j'crois." ajoute-t-elle d'un ton un peu plus hésitant. Oui parce qu'avec Bellis on n'est jamais totalement sûr, hier elle lui disait que c'était fini avec le dit Callum mais il n'était pas impossible que dès le lendemain ils soient à nouveau ensemble. Elle remuait le vin dans son verre, curieuse de découvrir comment y avait-il eu rencontre Vuitton/Mountbatten.

lula & chaz
WORK IS THE NEW TREND

N'était pas né celui qui, un jour, ferait s'excuser (aussi platement soit-il) Chaz Mountbatten dont l'orgueil était telle, qu'il était forcément doté d'une mauvaise foi à toute épreuve. Dans sa grande pudeur vaniteuse, il détestait les démonstrations publiques, et s'il n'avait aucun problème avec le fait d'être vue avec Lula Hastings dans une pizzeria (ce qui avait tout l'air d'un rencard d'ailleurs mais qui était loin d'en être un), le fait qu'elle se lève et attire toute l'attention sur elle, par contre, l'avait agacé au plus au point, et si elle s'était calmée, n'en demeurait pas moins que sa réaction avait provoqué des chuchotements et des regards curieux à leur égard. Chaz était d'une discrétion relative, bien entendu, il était évident que s'il pouvait attirer l'attention sur lui, de façon positive, alors là, oui, étaler son savoir et son argent, n'était en aucun cas un problème. Forcément, il n'appréciait l'attention des gens que lorsqu'elle le mettait dans une certaine position de supériorité, parce qu'il aimait être admiré et envié. La confiance qu'il cultivait en sa propre personne lui avait permis de développer un certain charisme, un atout obligatoire lorsque l'on souhaite briller en société sans avoir l'air d'un parfait imbécile et il avait toujours trouvé que la jeune Hastings, elle aussi, disposait d'un charisme remarquable, bien qu'elle brilla très souvent de par son insolence.
Le vin fut servi et Chaz en bu une gorgée alors que Lula l'informait qu'elle ne désirait pas s'étaler sur le sujet, que c'était "cool" mais "pas ce soir" et il haussa les épaules brièvement, en reposant son verre " Tu sais que la porte est ouverte, si jamais. " se contenta-t-il de dire avant d'embrayer sur un nouveau sujet de discussion. Il avait donc évoqué Bellis, la colocataire de Lula et elle parut surprise de savoir que les deux se connaissaient. En réalité, il ne la connaissait pas plus que ça, de vue surtout, et de nom, il savait à quoi elle ressemblait et qu'elle vivait avec Lula, il savait aussi qu'elle bossait comme vendeuse dans une boutique et il avait eu l'occasion de lui parler quelques fois, sans jamais rentrer réellement en profondeur dans les détails.
Il se doutait que le refus de Lula quant à la proposition qu'il venait de lui faire n'était qu'une démonstration de son orgueil, elle n'aurait sinon pas parlé de pitié, cependant, il avait du mal à comprendre qu'elle n'accepte pas ou ne propose pas d'y réfléchir, après tout, cracher sur une opportunité pareille demandait tout de même un certain culot, surtout lorsqu'on savait que Chaz n'était pas du genre à insister, ni même à proposer quoi que ce soit dans le but d'aider. Et il se demanda alors si Lula avait changé, si le fait de ne plus avoir d'argent ne lui avait pas fait voir les choses d'une façon différente et peut-être même qu'elle y avait pris goût mais tout de même, il ne comprenait pas. Elle s'était plaint de ne pouvoir s'acheter qu'un coca et alors qu'il lui proposait d'améliorer sa condition, elle refusait, éhontée. Et ce n'était pas comme si il était question de prostitution ou de quoi que ce soit de dégradant non, il lui offrait un poste dans une entreprise. Lula se mettait donc à cracher sur l'argent alors même qu'elle n'en avait plus et qu'elle en découvrait sa valeur. " Je la connais pas vraiment hein... Juste comme ça. " répondit-il, quelque peu absent. Dégustant de nouvelles gorgées de vin, il posa les yeux quelques secondes sur sa montre pour regarder l'heure et évaluer le temps restant avant qu'on ne leur ramène leur commande. Chaz releva finalement les yeux vers Lula, " Tu vois quelqu'un en ce moment ? " demanda-t-il " Je te drague pas hein, sans argent tu ne m'intéresses plus, tu sais bien. " ajouta-t-il avec un sourire, voulant repasser sur le ton plus taquin et humoristique sur lequel avait commencé leur discussion. " Quoi que, je me la jouerais bien genre.. 50 shades of Mountbatten. Ça ferait un film dément. Je te saoulerais au Moet & Chandon dans une suite du Mercer. Le sexe dans les hautes sphères, témoignages et expériences de la jeunesse dorée new-yorkaise. Génial. Qu'est-ce que t'en dis ? " et il déjà oublié sa première question, totalement emballé par l'idée d'une bonne bouteille de champagne et d'un film à son image.